Nigeria : la santé de Buhari, un handicap pour la présidentielle ?
Après avoir multiplié les séjours médicaux à Londres, l’état de santé incertain du président Muhammadu Buhari est devenu un argument de campagne pour l’opposition.
En 2016, le ministre de la Santé, s’exprimant au nom du président, annonçait imprudemment que le gouvernement ne financerait plus aucun séjour médical d’un responsable politique hors du pays. Il fustigeait alors l’argent inutilement gaspillé et les doutes que cela faisait planer sur le système de soins national.
Depuis, ces déclarations provoquent régulièrement les railleries des Nigérians sur les réseaux sociaux. Elles sont, en effet, en contradiction flagrante avec la pratique de Muhammadu Buhari. En 2017, le président a ainsi passé cinq mois dans un hôpital londonien.
Un couac de communication
En décembre dernier, c’est son fils, Yusuf, qui était allé se faire opérer en Allemagne après un accident de moto. Début mai, de nouveaux séjours au Royaume-Uni ont aussi fait polémique, d’autant qu’elles ont donné lieu à un couac de communication. Son équipe a en effet évoqué un « arrêt technique » de l’avion de Buhari à Londres (il revenait de Washington) avant de reconnaître qu’il s’était bien rendu à une consultation médicale.
Dans un pays encore marqué par la mort, en cours de mandat, d’Umaru Yar’Adua, en 2010, l’état de santé incertain de Buhari est en tout cas devenu un argument de campagne pour l’opposition, qui s’interroge ouvertement sur sa capacité à gouverner pendant quatre années supplémentaires.
La Matinale.
Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.
Consultez notre politique de gestion des données personnelles