Présidentielle au Mali : passage obligé par les « no go zones » pour les candidats

Du 7 au 27 juillet, les candidats à la présidentielle vont sillonner les régions du Mali pour convaincre leurs compatriotes de voter pour eux. La question que tous se posent aujourd’hui : « Comment faire campagne dans les zones du pays occupées par les différents groupes jihadistes ? »

A Bamako, lors de la campagne présidentielle de 2013. © REUTERS/Joe Penney

A Bamako, lors de la campagne présidentielle de 2013. © REUTERS/Joe Penney

Aïssatou Diallo.

Publié le 12 juin 2018 Lecture : 2 minutes.

A Bamako, lors de la campagne présidentielle de 2013. © REUTERS/Joe Penney
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Présidentielle au Mali : dernière ligne droite

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Dans le Centre, agité par les conflits interethniques, les villageois évitent même les rassemblements. « Les marchés sont devenus dangereux, les kidnappings trop fréquents », confirme Hamadi Bindé Diallo, chef du village peul de Diafarabé, aujourd’hui réfugié à Ségou. « Les groupes jihadistes pourraient faire dérailler le processus en menant des attaques lors de la campagne ou du vote », analyse Nicolas Desgrais, chercheur à l’université du Kent, spécialisé sur les questions liées à la coopération militaire dans le Sahel.

Pas d’impasse

À quelques semaines de l’ouverture de la campagne, certains partis avouent ne pas avoir évoqué le sujet. Mais pas question d’envisager une quelconque impasse. « Ces zones constituent le vivier électoral de certains partis », déplore Amadou Thiam, député ADP-Maliba et président du parti.

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« Certains camps ont entamé des négociations avec des groupes rebelles afin d’accéder aux villes qu’ils contrôlent. Mais c’est un jeu dangereux », ajoute-t-il. Le gouvernement assure quant à lui « tout mettre en œuvre pour que les candidats puissent se déplacer dans de bonnes conditions ».

11 000 agents déployés

Le ministre de la Sécurité, Salif Traoré, a annoncé début juin la création d’une commission nationale de la sécurisation de l’élection et assuré qu’au moins 11 000 agents de sécurité seront déployés sur le terrain pour sécuriser les bureaux de vote. Des meetings officiels seront également sécurisés et les candidats retenus à la présidentielle auront droit, selon le ministre, à une protection officielle lors de certains déplacements.

Mais pour les petits candidats, qui ne disposent pas forcément d’une bonne implantation locale, la tâche s’annonce ardue.

Cet article, initialement publié dans notre n°2994, a été réactualisé ce 12 juin 2018.

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Scrutin majeur et gros budget

Au mali, l’organisation des scrutins est dévolue à trois acteurs : le ministère de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, la Direction générale aux élections (DGE) et la Commission électorale nationale indépendante (Ceni). Selon les autorités, le budget de la présidentielle s’élève à 45 milliards de F CFA (68,6 millions d’euros), dont 1,6 milliard pour la DGE, chargée du financement des partis politiques et du fichier électoral.

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