Infrastructures : Sikobo, une mini-Cedeao au Mali

Le lancement de cette zone économique spéciale couvrant Sikasso, Korhogo et Bobo-Dioulasso va révéler le potentiel des trois pays concernés.

Les Premiers ministres du Burkina Faso, du Mali et de la Côte d’Ivoire signent la déclaration de création de la ZES, le 14 mai à Sikasso. © spirit mccan

Les Premiers ministres du Burkina Faso, du Mali et de la Côte d’Ivoire signent la déclaration de création de la ZES, le 14 mai à Sikasso. © spirit mccan

Publié le 12 juin 2018 Lecture : 2 minutes.

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La ville de Sikasso, à 375 km au sud de Bamako, est depuis toujours le poumon économique du Mali. Elle est aussi située dans la seule région du pays qui échappe aux attaques des groupes jihadistes. Grenier agricole par excellence, Sikasso est le point d’entrée des marchandises en provenance des ports d’Abidjan, de Lomé et de Cotonou.

Proche de la frontière, la deuxième cité du pays forme en outre, avec les villes burkinabè de Bobo-Dioulasso et ivoirienne de Korhogo, un triangle commercial et stratégique pour l’ensemble de cette région.

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« Avantages fiscaux »

C’est pour renforcer cette coopération et favoriser l’intégration sous-régionale que, le 14 mai, a été officiellement créée à Sikasso une zone économique spéciale (ZES), en présence des Premiers ministres malien, Soumeylou Boubèye Maïga, ivoirien, Amadou Gon Coulibaly, et burkinabè, Paul Kaba Thiéba. Les trois chefs de gouvernement ont signé une déclaration d’engagement pour la création d’une aire Sikasso - Korhogo - Bobo-Dioulasso, baptisée Sikobo, « dont le cadre institutionnel offrira d’importants avantages fiscaux aux investisseurs, notamment étrangers », explique un proche du dossier.

La création de cette zone économique a justement pour but d’y maintenir la paix en assurant son développement

Autour de Sikasso s’étendent 6 millions d’hectares de terres agricoles en friche. À Korhogo, le potentiel minier semble des plus prometteurs, comme le prouve le gisement d’or de Tongon, exploité par Randgold et devenu rapidement l’un des plus importants de Côte d’Ivoire. Le climat tropical est également propice à une variété de cultures allant du coton à l’anacarde en passant par la mangue. Enfin, du côté burkinabè, Bobo-Dioulasso joue un rôle de plaque tournante pour les personnes et les marchandises en transit vers la sous-région.

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Stabilité et sécurité

Jusqu’à aujourd’hui, ce triangle est resté épargné par les crises qui secouent le reste du Mali. La création de cette zone économique a justement pour but d’y maintenir la paix en assurant son développement. Son grand artisan, le Premier ministre Maïga, a profité d’une tournée réalisée en avril dans les capitales ivoirienne et burkinabè pour convaincre ses homologues de l’intérêt de mettre en place une telle zone transfrontalière entre leurs trois États.

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L’objectif commun au Mali, au Burkina Faso et à la Côte d’Ivoire est de créer un hub économique qui permettrait d’apporter stabilité et sécurité dans cette zone de 137 000 km2 qui regroupe plus de 6 millions d’habitants. Et pour faire venir les investisseurs, nationaux et internationaux, Sikobo possède de nombreux atouts.

Les partenariats signés entre les secteurs public et privé devraient permettre aux entreprises locales d’être plus compétitives

En plus de se tenir en dehors des conflits et de regorger de ressources naturelles, ces trois agglomérations disposent de nombreux équipements de transports terrestres et aériens et de production d’énergie qui rendent possible la concentration d’entreprises, notamment dans l’agro-industrie et la logistique.

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Les partenariats signés entre les secteurs public et privé devraient permettre aux entreprises locales d’être plus compétitives. Et, en se concentrant sur les filières où elles disposent d’avantages comparatifs, elle pourront développer des chaînes de valeur qui assureront la création d’emplois et de richesses. C’est le pari fait par les promoteurs de la « mini-Cedeao » de Sikobo.

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