Côte d’Ivoire : la révolution par le cacao d’Axel-Emmanuel Gbaou

À la tête d’Instant Chocolat, l’Ivoirien Axel-Emmanuel Gbaou a lancé une toute nouvelle gamme de tablettes… dans l’idée de séduire les gourmands africains.

Un packaging travaillé © Jean-Marc André

Un packaging travaillé © Jean-Marc André

KATIA TOURE_perso

Publié le 8 juin 2018 Lecture : 2 minutes.

Depuis la naissance, en 2015, de son entreprise Instant Chocolat, l’ex-banquier ivoirien Axel-Emmanuel Gbaou surfe sur le succès. Ses créations chocolatières sont vendues dans les boutiques duty free de l’aéroport international d’Abidjan, dans les boutiques Air France de six pays du continent (du Sénégal au Liberia) et s’exportent aussi en Europe et en Asie.

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Il a participé au Salon du chocolat de Paris en 2016 et a lancé, l’an dernier, la tablette de chocolat pâtissier Ecoya, du nom d’une coopérative de femmes transformatrices de fèves de cacao de Yamoussoukro certifiée commerce équitable. Il a d’ailleurs formé, jusqu’ici, 500 femmes, avec qui il travaille à la transformation du cacao en milieu rural.

À 35 ans, cet artisan multirécompensé ne comptait pas s’arrêter en si bon chemin. Le 2 mai, il a lancé une nouvelle gamme de tablettes sous la marque Le chocolatier ivoirien, agrémentée d’un appel à démocratiser la consommation du chocolat en Côte d’Ivoire et sur le continent.

Le continent ne profite de cette industrie qu’à hauteur de 3 %, alors qu’il produit 70 % des fèves de cacao » déplore Axel-Emmanuel Gbaou

Réseaux sociaux

Modernité oblige, le hashtag #CocoaRevolution est bien visible sur le packaging. « Les réseaux sociaux sont un outil parfait, dit-il. D’autant que mon objectif est de vendre 100 millions de tablettes de cette gamme d’ici deux ans. Je veux que les Africains profitent de ce marché porteur. Cette industrie pèse globalement 100 milliards de dollars (86,4 milliards d’euros), et le continent n’en profite qu’à hauteur de 3 %, alors qu’il produit 70 % des fèves de cacao. »

Il aura suffi qu’un blogueur ivoirien, Serif Tall, photographie les tablettes mises en vente dans un supermarché d’Abidjan et poste le cliché sur les réseaux sociaux pour que celui-ci devienne viral.

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Le jeune homme, à la tête d’un collectif de blogueurs, a ensuite décidé d’acheter avec ses compères quelque 10 000 tablettes afin de soutenir l’entreprise d’Axel-Emmanuel Gbaou, d’inciter à la consommation et de valoriser le cacao comme partie intégrante de l’identité ivoirienne.

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Piment, plantain, mil

La « cocoa revolution » semble en marche. Pour l’heure, la gamme réunit une douzaine de saveurs : piment, chips de banane plantain, mil, riz soufflé, pulpe de baobab, gingembre, fraise de Dakar, noix de cajou, sésame, coco ou bissap. D’ici à la fin de l’année, elles devraient être une cinquantaine.

L’emballage fait la part belle aux tissus africains comme le kenté ghanéen, le faso dan fani et le lwili pendé burkinabè, le kita ivoirien ou le samakaka angolais.

Bientôt une cinquantaine de saveurs © Jean-Marc André

Bientôt une cinquantaine de saveurs © Jean-Marc André

La tablette est vendue dans plusieurs pays de la sous-région au prix de 2 000 F CFA, soit 3 euros, (Sénégal, Mali, Togo, Bénin, Guinée, etc.). « Il y a de fortes chances que ce prix baisse dans les mois à venir », indique Axel-Emmanuel Gbaou.

En 2018, notre chiffre d’affaires aura triplé » assure Axel-Emmanuel Gbaou

Pour le moment, 7 000 tablettes ont déjà été écoulées. Instant Chocolat réalise un chiffre d’affaires annuel de 40 millions de F CFA. « En 2018, ce chiffre aura triplé », assure Axel-Emmanuel Gbaou.

Mais pour son entreprise artisanale et équitable, dont le laboratoire de production est situé dans le quartier de Cocody, un défi se pose encore : pouvoir répondre à une demande exponentielle.

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