Face-à-face : Jim Yong Kim (Banque mondiale) et Akinwumi Adesina (BAD), deux visions pour l’Afrique

Suivre un modèle de développement calqué sur la Corée du Sud, en misant sur l’industrialisation comme le préconise le président de la Banque africaine de développement, ou tracer son propre chemin en investissant dans l’éducation et la santé, comme le prône le patron de la Banque mondiale ? Les divergences entre les deux hommes sont apparues plus claires que jamais lors de l’assemblée annuelle de la BAD, à Busan.

À gauche Jim Yong Kim (Banque mondiale), à droite Akinwumi Adesina (BAD) © Saurabh Das/AP/SIPA – AfDB

À gauche Jim Yong Kim (Banque mondiale), à droite Akinwumi Adesina (BAD) © Saurabh Das/AP/SIPA – AfDB

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Publié le 12 juin 2018 Lecture : 2 minutes.

Quel est le plus sûr chemin vers l’industrialisation ? Le thème de l’Assemblée annuelle de la BAD, organisée en Corée du Sud, a suscité deux réponses différentes chez Akinwumi Adesina, président de l’institution panafricaine, et Jim Yong Kim, patron de la Banque mondiale.

Pour le premier, les pays africains doivent d’abord « ajouter de la valeur à tout ce qu’ils produisent » dans l’agro-industrie, les hydrocarbures, les minerais, etc., en s’inspirant de l’exemple coréen.

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Guidé par des « choix délibérés et cohérents dans sa dynamique industrielle », ce pays est passé, entre les années 1970 et 1990, des industries lourdes aux industries légères puis à celles à plus forte valeur ajoutée. Or, depuis 2012, la valeur ajoutée industrielle du continent a chuté de 702 à 630 milliards de dollars (526 milliards d’euros).

Capital humain

Jim Yong Kim s’est montré lui plus réservé : « L’industrialisation de l’Afrique est un gros point d’interrogation. Nous croyons que pour beaucoup de ces pays le chemin traditionnel d’industrialisation n’est plus possible à cause de la rapidité de la mécanisation. »

La solution est d’investir dans l’éducation et la santé pour des populations capables de réussir quelle que soit la configuration économique du futur. « Votre propre peuple est tout ce que vous avez réellement », a averti Jim Yong Kim. La Banque mondiale prépare un indice du capital humain sur le modèle du « Doing Business » classant les pays selon la qualité des investissements dans les secteurs précités.

Rejetant l’idée d’une réelle divergence avec son « très cher ami et frère », Adesina rappelle cependant que l’Afrique est pourvue de ressources naturelles, contrairement à la Corée : « Chaque nation doit s’industrialiser avec ce qu’elle a. Nous devons être pragmatiques, avoir une vision claire et un plan soutenu par les États pour que la politique industrielle soit traduite en action. »

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>>> À LIRE – À Busan, Akinwumi Adesina exhorte les États à renforcer le capital de la BAD

Le président de la BAD a néanmoins reconnu la nécessité d’améliorer les compétences des populations et la capacité des pays à innover pour tenir compte de l’impact des révolutions technologiques.

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