Énergies renouvelables : ces entreprises espagnoles bien installées

Très compétitifs dans le secteur, les producteurs ibériques sont bien implantés en Afrique. Mais mobilisent surtout des ressources internationales.

Vue aérienne de la centrale Noor I, près de Ouarzazate (Maroc) © Abdeljalil Bounhar/AP/SIPA

Vue aérienne de la centrale Noor I, près de Ouarzazate (Maroc) © Abdeljalil Bounhar/AP/SIPA

Publié le 13 juin 2018 Lecture : 3 minutes.

Miroirs solaires de la centrale Noor, à Ouarzazate (Maroc) © Benoit Doppagne/BELGA/AFP
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Énergie verte : quelles stratégies sur le continent ?

Dans ce dossier, Jeune Afrique fait le point sur le développement des énergies vertes en Afrique. Quelles stratégies sont poursuivies par les gouvernements mais également les entreprises pour renforcer ce secteur ?

Sommaire

Comparée à ses voisins européens, l’Espagne n’est pas particulièrement réputée pour sa présence en Afrique. Sauf dans le domaine des énergies renouvelables, où elle brille presque partout.

Nous sommes très compétitifs dans ce secteur » souligne Juan Laso

« Nous sommes très compétitifs dans ce secteur », souligne Juan Laso, président exécutif d’Alten Energías Renovables, l’un des plus importants producteurs indépendants d’électricité du monde, avec 240 millions d’euros de projets en portefeuille et 257 MW de capacité sur le continent.

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D’autres acteurs ibériques sont présents en Afrique, telle la multinationale Sener, impliquée dans certains projets de développement de l’emblématique centrale solaire Noor, au Maroc.

D’ici à septembre, la plus grande centrale solaire d’Afrique, en Namibie, commencera ses opérations commerciales

Le producteur indépendant d’énergie Alten Africa, filiale à 100 % d’Alten Energías Renovables, concentre pour sa part ses efforts au sud du Sahara. Il vise également l’Algérie. D’ici à septembre, Alten Africa commencera ses opérations commerciales dans une centrale solaire récemment construite en Namibie, la plus importante du continent.

Située dans la région de Hardap, au sud de Windhoek, elle devrait produire 112 gigawattheures d’énergie propre par an. « Nous avons bouclé la partie financière avec Standard Bank et Proparco. Maintenant, nous allons démarrer la phase de mise en œuvre », poursuit Juan Laso.

Alten Africa est aussi actif au Nigeria, où il a remporté un contrat en tant que fournisseur d’électricité avec l’opérateur Nigerian Bulk Electricity Trading. Mais ce pays lui cause plus de soucis administratifs que la Namibie.

La garantie apportée par le gouvernement vient d’être révisée, et certaines procédures sont en cours pour stabiliser le secteur électrique en vue de renforcer sa solvabilité » tempère Juan Laso

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« La garantie apportée par le gouvernement vient d’être révisée, et certaines procédures sont en cours pour stabiliser le secteur électrique en vue de renforcer sa solvabilité. » Comme dans beaucoup de juridictions africaines, obtenir les garanties appropriées est essentiel pour accéder aux fonds à long terme.

Alten Africa concourt aux programmes de l’Agence multilatérale de garantie des investissements de la Banque mondiale. « Chaque marché a ses propres difficultés, relève le dirigeant. En Namibie, avec NamPower, il n’y a aucune garantie du gouvernement. Mais NamPower a un très bon bilan financier. »

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Au Nigeria, les garanties requises incluent des clauses sur les pertes dues à la corruption. « La stabilité financière et l’expérience des preneurs de risques sont essentielles pour avoir un meilleur environnement et obtenir un coût moindre. » Alten Energías Renovables investit aussi en Amérique latine, ce qui lui donne une perspective unique.

Cadre réglementaire fragile

Le contraste entre les pays africains et le Mexique est frappant du fait de la taille de l’économie de ce dernier, de la force de sa principale compagnie de fourniture de services et de son cadre réglementaire, récemment révisé. « En Afrique, c’est plus difficile. Les réseaux électriques et le cadre réglementaire sont plus fragiles. Cela nécessite beaucoup de travail. »

Juan Laso reste optimiste quant à la capacité d’Alten à trouver des banques nigérianes intéressées, bien que de nombreux établissements locaux se soient brûlé les doigts en prêtant au secteur de l’énergie il y a quelques années.

L’objectif, d’ici à fin 2022, est de disposer en Afrique subsaharienne de 500 MW de projets dont le financement est bouclé » conclut Laso

Au Nigeria, l’essentiel du financement sera international. Alten Africa s’est associé avec le fonds d’investissement sud-africain Evolution II « pour apporter un bilan plus important et une plus grande expérience dans son portefeuille de projets verts. L’objectif, d’ici à fin 2022, est de disposer en Afrique subsaharienne de 500 MW de projets dont le financement est bouclé », conclut Laso.

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