Dix choses à savoir sur Hakim Benchamach, secrétaire général du PAM au Maroc
Le 27 mai, il a été élu secrétaire général du Parti Authenticité et Modernité (PAM), la première formation d’opposition au Maroc.
• Rifain
Il est né le 12 septembre 1963 à Béni Bouayach, près d’Al Hoceima, dans une famille d’indépendantistes rifains. Son père, Mohamed Benchamach, un proche d’Abdelkrim El Khattabi, le leader du Rif, a passé cinq ans dans les geôles de Hassan II pour avoir participé aux émeutes sanglantes de 1958. Son frère aîné, M’hamed, a vécu en exil pendant quinze ans, au Danemark, puis aux Pays-Bas.
• Ancien marxiste
Au début des années 1980, il étudie le droit à l’université d’Oujda, et rejoint le mouvement estudiantin Annahj, d’obédience marxiste-léniniste. Arrêté en 1984, il restera plus de deux ans en prison. À sa sortie, il prend ses distances avec la politique pour se consacrer à ses études et devient professeur de sciences politiques à l’université de Meknès.
• Victime
Le tremblement de terre qui endeuille Al Hoceima en 2004 (600 morts) le réconcilie avec l’action politique. Avec des Rifains d’origine, dont son ami Ilyas El Omari (son prédécesseur à la tête du Parti Authenticité et Modernité, PAM), il fonde l’Association Rif pour la solidarité et le développement (Arid). À la même époque, il est auditionné en tant que victime des années de plomb par l’Instance équité et réconciliation, un organe de justice transitionnelle créé par Mohammed VI.
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• Son « Parrain » Fouad
Lors de ces auditions, il rencontre d’autres victimes, comme Khadija Rouissi et Salah El Ouadie. En janvier 2008, il fonde avec eux le Mouvement de tous les démocrates (MTD), une ONG qui deviendra huit mois plus tard le PAM. Le parrain de cette ONG n’est autre que Fouad Ali El Himma, actuel conseiller du roi, qui voulait créer un front pour contrer les islamistes.
Le diable se cache derrière votre barbe
• Anti- PJD
Sa grande connaissance de l’islam politique l’aide à croiser le fer avec le Parti de la justice et du développement (PJD), qu’il accuse d’instrumentaliser la religion. « Le diable se cache derrière votre barbe ! » vociférait-il à l’adresse des députés de ce parti, lorsqu’il présidait le groupe parlementaire du PAM (2009-2015).
• Sourde rivalité
Les relations avec son ancien mentor Ilyas El Omari se rafraîchissent lorsqu’il accède à la présidence de la deuxième chambre du Parlement, en octobre 2015. Hakim et Ilyas, ce sont deux caractères différents, deux façons de concevoir la politique… et une sourde rivalité, enrobée dans un respect cordial.
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• Direct et sec
Contrairement à un El Omari bon orateur et rusé, Benchamach est qualifié de « direct, sec et taiseux ». Il n’aime guère parler de lui-même et déteste le populisme.
Nous sommes tous Marocains
• Fédérateur
Désormais patron du PAM, il veut mettre un terme aux dissensions internes. « J’ai mal quand j’entends [mes opposants au sein du parti] dire qu’à travers moi c’est encore le clan rifain qui a pris les commandes. Je trouve cela raciste, nous sommes tous Marocains », confie-t-il.
• Geek
Il poste le détail de ses activités officielles sur Facebook, Twitter et Instagram. Et a incité la deuxième chambre du Parlement à s’ouvrir à la communication numérique.
Pater familias
Son temps libre, il le consacre à sa famille : à son épouse, qu’il a rencontrée, très jeune, durant ses années de militantisme d’extrême gauche, et à leurs filles, Mouna et Malak.
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