Côte d’Ivoire : le casse-tête Bédié
Alassane Ouattara n’avait sans doute pas vu venir cette douce rébellion.
Au second tour de la présidentielle de 2010, puis en 2015, Henri Konan Bédié et le PDCI l’avaient assuré de leur soutien. Mais depuis quelque temps, il est difficile de savoir exactement où va ce parti. De toutes les formations qui composent la mouvance RHDP, le PDCI est la seule qui ne s’est pas encore clairement exprimée pour ou contre le parti à unifier.
>>> À LIRE – Côte d’Ivoire : le parti unifié nommé RHDP et acté avant août ?
Bédié souffle tantôt le chaud, tantôt le froid. Rejetant l’idée même d’un congrès, il serait plutôt favorable à ce que le bureau politique valide l’accord qui permettra la création du parti unifié – accord qu’il a lui-même signé.
Mais dans le même temps, ses lieutenants sont autorisés à laisser croire aux militants que le PDCI présentera un candidat sous ses propres couleurs en 2020.
Jeu trouble
Ce jeu trouble de Bédié brouille les perspectives au sein de la majorité et agace ses partenaires. Pour Ouattara, l’équation semble difficile à résoudre : s’il maintient la pression sur le PDCI, Bédié risque de pousser les siens à une rupture avec le RDR, un chiffon rouge qu’agitent souvent certains caciques de l’ex-parti unique.
S’il le laisse continuer à avancer masqué, il sera surpris par le dévoilement d’un jeu dans lequel il ne détient aucune carte. Assurément, Bédié et le PDCI sont devenus un vrai casse-tête pour Ouattara.
La Matinale.
Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.
Consultez notre politique de gestion des données personnelles