Infographie : le profil type des ministres en Tunisie, au Maroc et en Algérie
Crise politique en Tunisie, troubles sociaux au Maroc et avis de turbulences en Algérie : les gouvernements au Maghreb semblent ces jours-ci bien fragiles.
Publié le 21 juin 2018 Lecture : 1 minute.
En Tunisie, le ministre de l’Intérieur a été limogé le 6 juin après le naufrage d’une embarcation au large de Kerkennah, qui a causé la mort de dizaines de candidats à l’immigration.
En Algérie, le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, a vu son projet de loi de finances rectificative vidé de sa substance par le président, Abdelaziz Bouteflika, énième humiliation d’un chef de gouvernement dont la légitimité a du plomb dans l’aile.
Au Maroc, la gestion du boycott met en difficulté le gouvernement El Othmani : il peine à stopper un mouvement social inédit, preuve du malaise de la classe moyenne.
Profil type
Ici et là, à quoi pourraient ressembler de nouveaux gouvernements ? Les données compilées par Jeune Afrique à partir des sources officielles au Maroc, en Algérie et en Tunisie sont formelles : pour être ministre au Maghreb, mieux vaut être un homme de 57 ans issu du secteur public. Sur les 75 CV épluchés – le classement exclut les secrétaires d’État –, 41 affichent une longue expérience dans l’administration ou dans des organismes d’État.
Mention spéciale pour l’Algérie, où le gouvernement compte 28 membres, dont 22 – Premier ministre compris – n’ont jamais travaillé dans le privé. Le Maroc affiche le profil le plus business friendly : huit ministres ont connu l’entreprise.
Autant qu’en Tunisie, où l’on trouve aussi les ministres les plus jeunes. À 37 ans, Majdouline Cherni veille sur la jeunesse et les sports. De trois ans son aîné, Lyed Dahmani, lui, porte la parole du gouvernement.
Les doyens siègent au gouvernement du voisin algérien : le ministre de l’Industrie et des Mines, Youcef Yousfi (76 ans), et le chef d’état-major, Ahmed Gaïd Salah (78 ans), lequel est en poste depuis quatorze ans. Mais l’Algérie peut se targuer d’avoir quatre femmes ministres, contre trois en Tunisie et une seule au Maroc.