Dix choses à savoir sur Nouria Benghabrit, ministre algérienne de l’Education nationale

Ministre algérienne de l’Éducation nationale, elle a élaboré et lancé une réforme de l’école qui provoque la fureur – et les menaces – des islamo-conservateurs.

Nouria Benghabrit, ministre algérienne de l’éducation nationale © Capture d’écran/YouToube

Nouria Benghabrit, ministre algérienne de l’éducation nationale © Capture d’écran/YouToube

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Publié le 15 juin 2018 Lecture : 2 minutes.

• Tlemcen

Née en 1952 dans une famille conservatrice de Tlemcen, elle a trois sœurs et deux frères. Son père, fonctionnaire, dirigeait un orchestre de musique andalouse. Étudiante dans les années 1970, elle participa à des campagnes de volontariat socialiste.

• Petite-nièce d’un juste

Directeur du protocole et ministre plénipotentiaire de Mohammed V, son grand-oncle, Kaddour Benghabrit, fut le fondateur de la Grande Mosquée de Paris. Pendant l’occupation allemande, il sauva de la déportation des centaines d’enfants juifs en leur offrant gîte et protection dans les locaux de la mosquée.

Je ne lâche pas, je ne m’écrase pas

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• Battante

Cible récurrente d’attaques islamistes et conservatrices, elle ne se laisse pas faire. « Je ne lâche pas, je ne m’écrase pas, dit-elle. Je trace mon chemin avec l’intime conviction qu’on avance par le travail et le mérite. » Son caractère bien trempé force l’admiration de ses collègues du gouvernement. « Quand elle s’exprime en Conseil, on entendrait une mouche voler », témoigne l’un d’eux.

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• Surprise

Lorsque Abdelmalek Sellal, alors Premier ministre, l’appelle en mai 2014 pour lui annoncer sa nomination, elle croit d’abord à une méprise. « L’Éducation nationale ? Ça ne va pas, non ? » répond-elle. Le lendemain, elle se rend au palais du gouvernement avec un simple cartable, pensant être vite de retour chez elle, à Tlemcen.

Être ministre ne faisait pas partie de mes plans

• Etrangère au sérail

Tour à tour chercheuse, enseignante, directrice du Centre national de recherche en anthropologie sociale et culturelle (Crasc) et auteure de plusieurs ouvrages sur l’éducation, elle n’a jamais fréquenté le sérail politique. « Être ministre ne faisait pas partie de mes plans », confie-t-elle.

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• Protégée

Le 2 juin 2016, au cœur de la tempête médiatique déclenchée par le scandale des fuites lors des épreuves du bac, elle assiste à une cérémonie militaire à l’Académie de Cherchell, à l’ouest d’Alger. Des images la montrent en compagnie de Bachir Tartag, coordinateur des services de renseignements (ex-DRS). Cette apparition était évidemment un message à l’adresse de ceux qui réclamaient sa tête.

Je ne suis pas juive

• Attaques indignes

Ses contempteurs l’accusent d’avoir des origines juives et de comploter avec la « juiverie internationale » pour nuire à l’enseignement algérien. « Non, je ne suis pas juive », répète-t-elle. Un député islamiste jure que sa réforme a été inspirée par le Mossad. Et Abderrazak Mokri, président du Mouvement de la société pour la paix (MSP), estime qu’elle représente un « danger pour la nation ».

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• Déchainement sur la toile

Depuis sa nomination, les réseaux sociaux se déchaînent contre sa personne et son département. On frôle parfois l’appel au meurtre. Elle affecte d’en rire, mais est-ce si drôle ?

• Commission Benzaghou

En 2002, Bouteflika la charge, avec 170 autres experts membres de la « commission Benzaghou » (du nom d’un recteur de l’université de Bab Ezzouar), de préparer une réforme du système éducatif. Elle y travaillera neuf mois durant. C’est cette réforme qu’elle tente de mettre en œuvre depuis son entrée au gouvernement.

• Talon d’Achille

Francophone de formation, elle ne maîtrise pas très bien l’arabe classique. Ses déclarations publiques font sourire les plus indulgents. Et hurler les puristes.

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