Tchad : avec la IVe République, des réformes tous azimuts

Ce qui va changer avec le régime de « présidence intégrale » instauré par la IVe République. Et ce qu’en pensent les opposants et la société civile.

Idriss Déby Itno Idriss Déby Itno (Tchad), président de la République, lors d’une interview avec François Soudan (Jeune Afrique) le 18.01.2017 au palais présidentiel. © Vincent Fournier/JA

Idriss Déby Itno Idriss Déby Itno (Tchad), président de la République, lors d’une interview avec François Soudan (Jeune Afrique) le 18.01.2017 au palais présidentiel. © Vincent Fournier/JA

Madjiasra Nako

Publié le 20 juin 2018 Lecture : 2 minutes.

Le président tchadien, Idriss Déby Itno, lors d’une visite en Allemagne en octobre 2016. © Markus Schreiber/AP/SIPA
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Tchad : nouvelle République

la Constitution promulguée le 4 mai a considérablement renforcé les pouvoirs du chef de l’État, plus que jamais présent sur tous les fronts pour convaincre et sortir le pays de la crise financière.

Sommaire

En instituant la IVe République, Idriss Déby Itno assurait vouloir réformer les institutions pour renforcer la démocratie et la paix. L’adoption de la nouvelle Constitution a pourtant été loin de faire l’unanimité. Notamment au sein de l’opposition, qui a boycotté l’ensemble du processus. Alors qu’elle conteste depuis 2016 la réélection du chef de l’État pour un cinquième mandat, l’opposition attendait l’ouverture d’un véritable dialogue concernant la définition de cette nouvelle République.

Ne voyant rien venir depuis le palais présidentiel, elle refuse alors de prendre part au forum national organisé en mars. La même logique est ensuite suivie par l’opposition parlementaire, qui a annoncé dès la mi-avril se mettre en congé des activités du Parlement jusqu’au 30 du même mois, date de l’adoption de la nouvelle Constitution.

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Changements

Le texte, qui supprime le poste de Premier ministre et renforce les pouvoirs du chef de l’État – dont le mandat, allongé à six ans, n’est désormais renouvelable qu’une fois – nourrit pourtant le débat. « La nouvelle Constitution fait prêter serment sur le Coran ou sur la Bible au président de la République élu. Elle remet donc en cause notre identité nationale : une République laïque, sociale, solidaire et équidistante de toutes les obédiences religieuses », écrivent les parlementaires. Une position partagée par la Conférence épiscopale, qui a appelé à un référendum pour donner plus de légitimité au processus.

>>> A LIRE – Nouvelle Constitution au Tchad : les pouvoirs du président renforcés

Pour la ministre et secrétaire générale du gouvernement, Mariam Mahamat Nour, le processus est « bel et bien légal et légitime ». Elle indique que des consultations ont été menées sur l’ensemble du territoire dans la perspective du forum national pour qu’il reflète les aspirations des populations.

En plus d’avoir réduit le nombre des institutions et redessiné la carte administrative du pays, la nouvelle Constitution inaugure surtout un processus électoral. Annoncées pour novembre, les législatives vont enfin permettre de renouveler le Parlement, plus de trois ans après la date initiale de la tenue des élections.

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