Tchad – Albert Pahimi Padacké : « Nous avons remis le pays sur les rails »

Contraint à la démission le 3 mai dernier, l’ancien Premier ministre Albert Pahimi Padacké revient sur son bilan et évoque son avenir.

Albert Pahimi Padacké. © Capture écran/YouTube/Crans Montana Forum

Albert Pahimi Padacké. © Capture écran/YouTube/Crans Montana Forum

Madjiasra Nako

Publié le 20 juin 2018 Lecture : 2 minutes.

Le président tchadien, Idriss Déby Itno, lors d’une visite en Allemagne en octobre 2016. © Markus Schreiber/AP/SIPA
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Tchad : nouvelle République

la Constitution promulguée le 4 mai a considérablement renforcé les pouvoirs du chef de l’État, plus que jamais présent sur tous les fronts pour convaincre et sortir le pays de la crise financière.

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Après sa démission, le 3 mai, en raison de la suppression de la fonction de Premier ministre dans la nouvelle Constitution, Albert Pahimi Padacké revient sur les défis auxquels il a dû faire face depuis son entrée en fonction, en février 2016. Avant d’évoquer son avenir.

Jeune Afrique : À votre arrivée à la primature, vous avez hérité d’une situation complexe. Le pays était en pleine crise socio-économique et en délicatesse avec les bailleurs de fonds. Les choses sont-elles rentrées dans l’ordre ?

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Albert Pahimi Padacké : Le pays était alors en ébullition à cause des préparatifs de la présidentielle. Notre première mission était de faire élire le candidat de la majorité. Une fois ce résultat obtenu et la confiance du chef de l’État renouvelée, en août 2016, nous avons pu commencer à travailler pour remettre le pays à flot. Après la chute des cours du brut et les effets de la dette contractée auprès de Glencore, l’État a été contraint de réduire ses dépenses.

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Quelles sont les autres mesures significatives que vous avez dû prendre ?

Nous avons renoué le dialogue avec nos partenaires sociaux et internationaux pour diversifier davantage notre économie et restructurer notre dette. En septembre 2017 et au terme du premier trimestre de 2018, le gouvernement a pu mobiliser les fonds nécessaires à la réalisation du Plan national de développement, tout en faisant avancer le dossier du Tchad auprès du FMI à la suite de la restructuration de notre dette avec Glencore. Enfin, nous avons pu mener à terme le processus de réformes liées à la mise en place de la nouvelle République, dans le respect de la promesse de campagne faite par le candidat Idriss Déby Itno.

Mon gouvernement et moi, nous sommes des soldats de la République

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Vous avez été amené à prendre des décisions assez impopulaires…

L’action de l’homme politique s’inscrit dans la durée, pas dans un populisme de tous les instants. Elle s’analyse également dans sa capacité à prendre les décisions douloureuses que peuvent exiger certaines circonstances.

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Mon gouvernement et moi avons certainement été incompris parfois, mais nous sommes des soldats de la République, et je pense que nous avons accompli les missions pour lesquelles nous avons été appelés par le président. Ce faisant, nous avons contribué à remettre le pays sur les rails.

Avant d’être nommé Premier ministre, vous étiez député. Pensez-vous aux législatives prévues pour la fin de l’année ?

Nous faisons plus qu’y penser puisque notre parti, le Rassemblement national des démocrates tchadiens [RNDT-Le Réveil] participera aux élections législatives et locales. Il ne peut y avoir d’existence politique sans présence à l’Assemblée nationale et dans les assemblées locales.

Avez-vous eu des regrets en quittant la primature ? 

Absolument pas. La fonction de Premier ministre n’était pas liée à ma personne. En acceptant ma mission en février 2016, je savais qu’elle prendrait fin un jour ou l’autre. Et elle s’achève de la meilleure façon qui soit. L’Histoire retiendra que j’ai été le dernier Premier ministre de la IIIe République

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