Transports : les meilleurs projets africains

Pour la première fois, un jury d’experts réuni par Jeune Afrique et Africa CEO Forum a sélectionné les réalisations les plus novatrices et les plus structurantes dans le domaine des transports. Se distinguent le Corridor logistique de Nacala (Mozmabique-Malawi), le projet aéroportuaire malgache Ravinala Airports et les terminaux portuaires d’Owendo, au Gabon.

Port d’Owendo © Réa pour Jeune Afrique

Port d’Owendo © Réa pour Jeune Afrique

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Publié le 21 juin 2018 Lecture : 3 minutes.

Vue de la centrale électrique de la Senelec de Bel Air, dans la zone industrielle de Dakar, le 14 septembre 2012 © Sylvain CHERKAOUI pour Jeune Afrique
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Zoom sur les meilleurs projets d’infrastructures en Afrique

Pour la première fois, un jury d’experts réuni par Jeune Afrique et Africa CEO Forum a sélectionné les réalisations les plus novatrices et les plus structurantes dans le domaine des transports et de l’électricité. Présentation du palmarès 2018.

Sommaire

1. Corridor logistique de Nacala – Mozambique-Malawi

L’emblématique projet d’infrastructures ferroviaires et portuaires de Nacala, mené par les miniers Vale et Mitsui, arrive au premier rang des meilleurs projets d’infrastructures dans la catégorie transports. « C’est un projet massif et colossal, intéressant par son aspect multi-composants (ferroviaire et portuaire) et aussi parce qu’il implique deux pays », explique Moyo Kamgaing, directeur de la banque d’investissement au sein du groupe panafricain Ecobank.

Les chiffres du projet, estimé à 4,1 milliards d’euros dont 2,3 milliards de dettes, donnent le tournis : 912 kilomètres de ligne ferroviaire pour transporter du charbon, cinq accords de concessions ferroviaires et portuaires, des accords off-take pour les ressources naturelles, 108 documents juridiques, 14 institutions financières dont des banques commerciales, des organismes de développement.

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Et s’il est essentiellement dévolu au fret, « il y a aussi un aspect transport des populations qui lui donne également un impact social », explique David Donaldson, dirigeant d’IFC InfraVentures pour l’Afrique.

« Ce projet contribue sans conteste à l’unification du continent et permet au Malawi, un pays enclavé, d’exporter ses ressources minières. Il doit servir d’exemple à d’autres projets d’infrastructures transfrontalières en Afrique », explique Henri Epessé, conseiller de la direction chez l’énergéticien camerounais Eneo. Le projet a atteint son closing financier le 23 février, la construction est quasiment achevée depuis mai 2017.

Soumissionnaire : White & Case (conseil juridique des promoteurs du projet)

2. Ravinala Airports – Madagascar

Le projet de réhabilitation de deux aéroports internationaux à Madagascar, avec à la clé une capacité additionnelle de 1,5 million de passagers par an, arrive au deuxième rang de notre compétition. « C’est l’un des premiers financements de projets à Madagascar et le premier deal aéroportuaire en Afrique à être financé depuis quelques années, créant un précédent pour les investisseurs étrangers. Il stimulera les activités économiques, et les nouvelles installations permettront également la création de nombreux emplois pour la population locale », note Tas Anvaripour, fondatrice de Themis.

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Détenue par Aéroports de Paris (ADP), Bouygues Bâtiment International, Colas et Meridiam Africa, la société Ravinala Airports possède une concession de vingt-huit ans pour rénover les deux principaux aéroports de l’île, Ivato International Airport à Antananarivo et Fascene International Airport à Nosy Be. Le closing financier a eu lieu en juin 2017, sur la base d’un financement total de 220 millions d’euros, dont 140 millions de dette (financement structuré par IFC) et environ 65 millions d’equity.

« Madagascar est un pays plein de défis, qui n’a pas un très bon bilan en matière d’investissements privés », souligne un membre du jury. Le projet sera financé par des taxes aéroportuaires classiques, les revenus générés par les activités commerciales (parking, duty free, etc.) et par une redevance spéciale calculée de manière à ne pas se répercuter négativement sur le trafic.

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Soumissionnaires : Bouygues Bâtiment International (sponsor), IFC (prêteur), Allen & Overy (conseil juridique des prêteurs)

3. Terminaux portuaires d’Owendo – Gabon

« Ce projet est l’antithèse du port colonial, car il vise un investissement dans l’ensemble de la chaîne logistique et s’inscrit dans un projet profond de transformation de l’économie gabonaise », souligne l’économiste Carlos Lopes. « Ce genre de projet est en général complexe à structurer, en raison de la diversité des composantes (chemin de fer, mine et port). Les retombées financières et économiques se font déjà sentir », estime Henri Epessé.

Premier grand projet logistique africain du singapourien Olam, le terminal polyvalent et surtout le terminal minéralier, tous deux à Owendo, décrochent la troisième place du classement. Clos financièrement en 2016, l’ensemble de ce projet portuaire est entré en activité commerciale l’année dernière.

Ce n’est pas tant son caractère innovant qui a été salué par le jury que la capacité du sponsor à le mener à bien en peu de temps sur un continent où ce type d’aventure s’enlise encore trop souvent. Les deux terminaux ont été achevés en moins de deux ans, avec un succès commercial et économique déjà concret : le terminal minéralier va passer de 1,7 million de tonnes en 2017 à 3,1 millions cette année et engendrer 240 millions de dollars de recettes liées à l’exportation de manganèse, tandis que le terminal polyvalent vise à réduire à la fois les coûts d’export et les coûts d’import dans un pays extrêmement dépendant des échanges avec l’extérieur.

Soumissionnaire : Olam (promoteur)

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