Face-à-Face : Alioune Fall et Philippe Bohn, duel ou duo aérien ?

Alors que la compagnie nationale Air Sénégal a été lancé à la mi-mai, le transporteur low cost Transair pourrait pâtir de la concurrence. Pour l’instant, son patron se veut rassurant, tandis que Air Sénégal mise avant tout sur les vols long-courriers.

L’aéroport international Blaise Diagne © Sylvain Cherkaoui/Cosmos pour Jeune Afrique

L’aéroport international Blaise Diagne © Sylvain Cherkaoui/Cosmos pour Jeune Afrique

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Publié le 29 juin 2018 Lecture : 2 minutes.

Longtemps en bout de piste, le pavillon national Air Sénégal a enfin pris son envol, le 14 mai, pour rallier Ziguinchor depuis Dakar en ATR 72. Un début en attendant l’ouverture d’autres lignes intérieures, sous-régionales et surtout intercontinentales.

L’arrivée d’Air Sénégal va-t-elle déboucher sur une guerre des prix ?

Une très mauvaise nouvelle pour le transporteur low cost Transair – créé en 2009 d’abord dans le domaine de l’aviation privée –, dont les quatre Embraer rallient Ziguinchor, Cap Skirring, Kolda, Tambacounda, Banjul, Bissau, Conakry et Praia. La petite compagnie, qui annonce tout de même qu’elle transporte 90 000 passagers par an, a largement profité de la faillite de Sénégal Airlines. L’arrivée d’Air Sénégal va-t-elle déboucher sur une guerre des prix ?

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Rassurant

Non, s’empresse de rassurer Alioune Fall, patron de Transair, suggérant que toute concurrence inintelligente causerait du tort aux deux acteurs, le marché étant étroit et les marges faibles. « Aujourd’hui, il faut nouer des partenariats, faire du code sharing, agir sur la base de la complémentarité. L’essentiel est de permettre aux usagers de se déplacer facilement, de façon confortable et à des coûts abordables. Nous avons déjà rencontré le top management d’Air Sénégal et nous pensons qu’une cohabitation est possible. D’autant que nous desservions déjà l’intérieur du pays du temps de la défunte Sénégal Airlines. Il faut savoir qu’au Nigeria, au Maroc et en Afrique du Sud, plusieurs compagnies desservent le pays », précise-t-il.

Reste à savoir si le transporteur national entend laisser une place à son concurrent. Difficile à prédire. Le Français Philippe Bohn, qui prévoit de réaliser un chiffre d’affaires d’environ 70 milliards de F CFA (107 millions d’euros) en 2019, a néanmoins annoncé qu’il misait avant tout sur les vols long-courriers, plus lucratifs, pour y parvenir.

En point de mire, la liaison Dakar-Paris, dont les droits de trafic ont été jusqu’ici concédés à Corsair. Pas sûr cependant qu’il entende ménager son concurrent sur les lignes domestiques et les liaisons régionales qui devront alimenter son hub de Dakar.

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