Algérie : vingt après l’assassinat de Matoub Lounes, le doute persiste
Vingt ans après, les théories du complot sur les circonstances de l’assassinat de l’icône kabyle Matoub Lounes continuent de fleurir. Et de brouiller la vérité.
Les rafales de kalachnikov, le crépitement des balles qui percent la tôle de la Mercedes noire 310, les cris d’effroi de ses deux jeunes sœurs assises à l’arrière du véhicule, les vitres qui explosent, l’odeur âcre de la poudre, le sang, la dernière image de son mari, qui recharge son arme avant un silence de mort…
Tout est gravé dans la mémoire de Nadia Matoub, épouse du chanteur assassiné sur une route de Kabylie en juin 1998. Sa mémoire n’est pas seule à porter les souvenirs de cette tragique journée. Son corps, transpercé par quatre balles et meurtri par d’interminables heures dans les blocs opératoires, en garde aussi les séquelles.
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Évoquer aujourd’hui encore ce funeste jour reste un moment difficile pour la veuve de l’icône de la culture berbère, même si elle dit que le temps lui a appris à vivre avec ses traumas. Quand on lui montre la photo de Lounes sur son lit de mort, étalée à la une d’un journal de l’époque, elle écarte pudiquement de la main le portable.
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