Magic System : des mousquetaires soudés et disciplinés
Magic System est une aventure de groupe, A’Salfo ne cesse de le répéter.
![Le groupe Magic System © Olivier pour Jeune Afrique](https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/cdn-cgi/image/q=auto,f=auto,metadata=none,width=1215,height=810,fit=cover/https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/medias/2017/04/21/10842hr_-e1493039475454.jpg)
Le groupe Magic System © Olivier pour Jeune Afrique
Mais c’est tout de même un seul et même homme qui est en première ligne, dans la lumière des projecteurs… et qui mène un peu les autres « magiciens » à la baguette.
« A’Salfo est un leader, il a cette qualité naturelle, ses camarades l’ont vite compris, note un organisateur de concerts. Lorsqu’une discussion a lieu sur une première partie, sur l’organisation d’un show, ils peuvent débattre, mais c’est toujours lui qui tranche à la fin. » C’est aussi lui qui s’adresse au public ou à la presse. Cela ne signifie pas que Goudé, Tino et Manadja, les trois autres Magiciens, soient de simples figurants.
« Aventure humaine »
« Peut-être qu’artistiquement ils sont remplaçables, mais Magic System est aussi une aventure humaine : les quatre chanteurs ont les mêmes origines sociales, ils ont vécu ensemble les succès et les coups durs [notamment il y a deux ans, la disparition de Didier Bonaventure Deigna, leur batteur, mort par noyade dans la station balnéaire de Jacqueville], ils ont des personnalités compatibles, souligne Abdramane Kamaté, du réseau de l’Institut français qui suit leur ascension depuis leurs débuts. D’autres membres ont explosé en vol pour des questions d’ego. »
Chacun a sa fonction et sa place, et en l’absence du “directeur” A’Salfo les autres membres du groupe savent qui prend le leadership » estime Abdramane Kamaté
On se souvient que, au milieu des années 1990, le chanteur Cam’so et deux autres artistes qui faisaient avec eux des animations dans le quartier d’Anoumabo ont fait scission pour créer une formation zouglou, les Marabouts, moins populaire. Abdramane Kamaté estime aussi que le quatuor a vite compris que Magic System était un défi entrepreneurial qui ne se limitait pas à faire le show sur scène. « Chacun a sa fonction et sa place, et en l’absence du “directeur” A’Salfo les autres membres du groupe savent qui prend le leadership. »
Et s’il y avait un numéro deux dans cette petite entreprise artistique ? « Ce serait Manadja, note Ismaël, ami d’enfance et fan inconditionnel capable de voyager dans toute la sous-région pour voir le groupe se produire. A’Salfo et Manadja étaient voisins dans le quartier, leurs parents se connaissaient… Aujourd’hui ce sont plus que des amis, ce sont des frères. »
Dans les coulisses du concert pour Macron
Madonna avait d’abord été envisagée pour donner un concert au Carrousel du Louvre célébrant la victoire d’Emmanuel Macron au second tour de la présidentielle française, le 7 mai 2017. Mais la star américaine était trop chère, et c’est finalement Magic System qui a été appelé à la rescousse pour faire le show.
J’ai d’abord cru à un canular téléphonique » s’amuse Berny, manager des Magic System
« J’ai d’abord cru à un canular téléphonique », s’amuse Berny, contacté par le directeur de campagne le jeudi… pour un concert à donner le dimanche. Quelques vérifications plus tard, le groupe consulté accepte, en déclarant à la presse qu’il s’agit surtout de célébrer la défaite du Front national. Mettre un groupe africain à l’avant-scène d’une élection française était de ce point de vue un beau pied de nez.
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