[Tribune] « Je boycotte, donc je suis »

Le mouvement de boycott que connaît le Maroc depuis plusieurs semaines est l’expression même du malaise que connaît la société marocaine, selon le politique Mohamed Tozy.

Un supermarché Carrefour au Maroc en 2014 © Hassan Ouazzani pour Jeune Afrique

Un supermarché Carrefour au Maroc en 2014 © Hassan Ouazzani pour Jeune Afrique

Mohamed Tozy
  • Mohamed Tozy

    Professeur à Sciences Po Aix-en-Provence, auteur de « Monarchie et islam politique au Maroc », « L’État d’injustice au Maghreb » et « Tisser le temps politique au Maroc » (co-écrit avec Béatrice Hibou).

Publié le 27 juin 2018 Lecture : 5 minutes.

Le mouvement de boycott contre trois marques que connaît le Maroc depuis deux mois va au-delà des produits incriminés par des réseaux sociaux dont l’assise populaire s’élargit.

L’opérateur français du lait Danone, le premier à avoir réagi officiellement, a réduit ses activités. Des centaines d’intérimaires sont licenciés, et des milliers de petits éleveurs risquent de perdre une partie significative de leurs revenus, voire d’être mis en faillite. Les deux autres produits visés par le boycott se confondent avec leurs propriétaires, qui sont plus touchés dans leur carrière politique, même si les dégâts financiers sont importants.

>>> A LIRE – Maroc : les salariés de Centrale Danone demandent l’arrêt du boycott pour sauver leurs emplois

Le phénomène, inédit du moins dans son ampleur et son mode opératoire, interpelle. D’abord la classe politique, qui se manifeste par des positions contradictoires : traiter le boycott avec condescendance, surfer sur une vague populiste qui enfle, apporter son soutien aux acteurs économiques au risque d’éroder son capital confiance (c’est le cas des islamistes).

Bien s’informer, mieux décider

Abonnez-vous pour lire la suite et accéder à tous nos articles

Image
Découvrez nos abonnements
la suite après cette publicité

La rédaction vous recommande

Boycott au Maroc : un « Hirak » numérique

Contenus partenaires