Maroc : la frayeur Tcharmil, ou les poignardeurs de Casa
Aujourd’hui encore, difficile de savoir s’il s’agissait d’une psychose ou d’un danger bien réel.
Maroc : sous les claviers, la plage
Baisse du pouvoir d’achat, criminalité, violence en milieu scolaire… Les réseaux sociaux sont au cœur du débat public au Maroc. Démonstration en neuf points.
En 2014, le phénomène Tcharmil crée l’effroi à Casablanca. Des bandes sèment la terreur dans les rues à coups de couteaux bien aiguisés, qui rappellent ceux utilisés par des chefs ou bouchers marocains pour préparer une tcharmila (marinade à base d’herbes finement coupées pour accompagner des brochettes de viande).
Les bandes vivent de larcins quotidiens – vols à l’arraché, agressions… –, fanfaronnent sur internet, où elles exposent leur arsenal et leur butin. Des « influenceurs » web se lancent dans des dissertations sur ce Maroc à deux vitesses qui pousserait les plus précaires au crime. Sur Facebook, une page intitulée « Marche contre l’insécurité ambiante à Casa » rassemble plus de 23 000 personnes. Plus suspicieux, d’autres internautes crient au complot : le phénomène Tcharmil serait largement exagéré afin de perturber le développement de la capitale économique et d’imposer une politique sécuritaire plus autoritaire. En attendant, les forces de l’ordre procèdent à des centaines d’arrestations.
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