Taïeb Baccouche : « Pour le Mondial 2030, le Maghreb a une vraie carte à jouer »

Après l’échec du Maroc pour l’organisation de l’édition du Mondial 2026, le patron de l’Union du Maghreb arabe (UMA) travaille déjà, entre autres, à une candidature commune pour la suivante.

Taïeb Baccouche, secrétaire général  de l’Union du Maghreb arabe. © Olivier MONGE/MYOP POUR JA

Taïeb Baccouche, secrétaire général de l’Union du Maghreb arabe. © Olivier MONGE/MYOP POUR JA

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Publié le 12 juillet 2018 Lecture : 2 minutes.

Jeune Afrique : Pourquoi avez-vous décidé de promouvoir l’idée d’une candidature maghrébine pour le Mondial 2030 ?

Taïeb Baccouche : L’idée a germé après deux constats : le soutien officiel et populaire de tous les Maghrébins à la candidature marocaine, et le choix d’un Mondial porté par trois pays en 2026 face au Maroc. Tout cela nous a convaincus, au secrétariat général de l’UMA, de coordonner une candidature maghrébine pour 2030 et d’entamer les démarches.

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Nous souhaitons que le dossier soit porté par trois pays au minimum, et pourquoi pas cinq. La candidature peut être promue d’abord au niveau du quintet qui compose l’UMA. Ensuite, auprès des sept autres communautés économiques de l’Union africaine (UA), puis de la Ligue arabe. J’en ai déjà discuté au sommet de Nouakchott avec les dirigeants de l’UA, qui m’ont exprimé leur soutien. Pour 2030, il y aura une candidature asiatique portée par la Chine et sans doute une candidature de trois pays d’Amérique du Sud. La concurrence est sérieuse, mais l’Afrique n’a pas eu souvent sa chance. Le Maghreb a une vraie carte à jouer cette fois-ci.

Le Maroc a déjà déclaré sa candidature individuelle. Comment le convaincre d’opter pour un projet conjoint ?

J’ai discuté avec le ministre marocain des Affaires étrangères, qui m’a confié que la candidature de son pays a vocation, d’une certaine façon, à « occuper le terrain », mais que le royaume reste ouvert à un élargissement au Maghreb.

>>> À lire –  Mondial 2026 : pourquoi le Maroc y croit

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La Tunisie et l’Algérie comptent peu de stades. Est-ce un obstacle pour ce projet ?

Le sommet de Nouakchott s’est tenu dans un centre de congrès ultramoderne qui n’existait pas il y a six mois. C’est donc une question de volonté.

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Avez-vous pu réunir les ministres maghrébins des Sports et de la Jeunesse pour en discuter ?

J’ai été contacté par la ministre tunisienne de la Jeunesse et du Sport. J’ai proposé une réunion ministérielle avec l’ensemble des responsables concernés. Elle sera organisée à l’automne prochain.

L’adhésion populaire combinée à l’action du secrétariat général de l’UMA peut aboutir à une réussite

Ce Mondial commun peut-il contribuer à pacifier les relations algéro-marocaines ?

Je le crois. L’adhésion populaire combinée à l’action du secrétariat général de l’UMA peut aboutir à une réussite. Les peuples maghrébins sont pour la coopération et pour une forme d’intégration économique, commerciale mais aussi sportive. Et les États doivent être à l’écoute de leurs peuples. Il faut dépasser les contingences ou divergences ponctuelles et se concentrer sur ce qui est bénéfique pour tous.

À défaut de solutions politiques, une diplomatie du sport peut-elle offrir une alternative pour dépasser les antagonismes ?

Cela va beaucoup aider, mais notre action donne aussi quelques fruits. Nous avons réussi à convaincre les cinq États du Maghreb de signer l’accord sur le libre-échange à Kigali, au sommet de l’UA, fin mars. C’est une étape importante vers le marché commun. Certains pays ont également signé l’accord sur la liberté de circulation, dont la Mauritanie. Il faut avancer petit à petit.

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