Hilaire Kaboré (Sonabhy) : « La performance industrielle passe par la formation »

À la tête de la Société nationale burkinabè d’hydrocarbures depuis mai 2017, Hilaire Kaboré veut mobiliser des investissements pour mettre à niveau les infrastructures et adapter la qualification du personnel.

Hilaire Kabore, DG de la Sonabhy © Sophie Garcia/Jeune Afrique/2018.

Hilaire Kabore, DG de la Sonabhy © Sophie Garcia/Jeune Afrique/2018.

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Publié le 2 octobre 2018 Lecture : 3 minutes.

Hilaire Kaboré, le très discret directeur général de la Société nationale burkinabè d’hydrocarbures (Sonabhy), est présent sur tous les fronts pour concrétiser deux chantiers majeurs. L’un porte sur la gestion des équipements et l’autre concerne les ressources humaines de cette société publique de 383 salariés. S’il veut appuyer sur l’accélérateur, c’est parce que le dirigeant de 57 ans a conscience du retard pris. La modernisation a été trop longtemps différée pour cette entreprise qui a le monopole de l’importation et du stockage des hydrocarbures au Burkina Faso.

Investissements

« Nous sommes dans l’obligation d’investir pour adapter nos infrastructures aux besoins du marché », confie l’ingénieur en électromécanique de l’École nationale d’ingénieurs (ENI) de Bamako, aux commandes de la Sonabhy depuis le 10 mai 2017. Un investissement de 95 milliards de francs CFA (145 millions d’euros) est nécessaire. Parmi les projets prioritaires, citons le doublement des capacités de stockage du dépôt de Bingo, situé à 40 kilomètres à l’ouest de Ouagadougou. Il est également prévu que 35 à 40 milliards de francs CFA de cette enveloppe soient consacrés à la construction d’un terminal de stockage de produits liquides dans le dépôt gazier de Péni.

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Plan de formation

L’ex-directeur d’exploitation planche sur un autre chantier d’envergure : le plan quinquennal. « Nous sommes dans un processus de sélection d’un prestataire privé pour élaborer un nouveau plan stratégique qui va donner des orientations claires sur cinq ans. Celui-ci va nous permettre de fédérer les compétences de l’entreprise vers un horizon connu, avec des actions à mettre en œuvre », explique-t-il. Ce plan, une fois adopté, doit également contribuer à améliorer la gestion des ressources humaines et, in fine, préserver le climat social. En attendant, Sonabhy indique avoir déjà formé une soixantaine d’agents. Pour cette année, des formations sont prévues au profit du personnel sur des métiers comme la gestion d’un dépôt, le commerce international, etc.

La réalisation des performances exige d’être pointu sur les ressources humaines. »

Gestion des carrières

Hilaire Kaboré veut éviter à Sonabhy une « rupture de cerveaux ». « Nous sommes dans une phase de renouvellement du personnel avec la prise en compte d’activités de plus en plus complexes. La réalisation des performances exige d’être pointu sur les ressources humaines », confie-t-il. Avant la fin de l’année, le dirigeant compte aussi doter l’entreprise d’un référentiel de gestion des carrières. « Cet outil moderne va définir les besoins et les plans de formation, ce qui permettra à chaque salarié d’orienter son parcours. » En attendant, Hilaire Kaboré conduit un plan d’intégration progressif de 102 agents, actuellement sous contrat à durée déterminée (CDD) et qui passeront en contrat à durée indéterminée (CDI).

Au Burkina Faso, Sonabhy demeure l’une des entreprises les plus performantes. Avec 1,1 million de tonnes de produits pétroliers importés en 2017 (+ 25 % sur un an), l’entreprise a vu son chiffre d’affaires franchir la barre des 520 milliards de F CFA. « Les voyants sont au vert. La tendance est bonne tant au niveau du chiffre d’affaires (+ 30 % sur an) que de la rentabilité », se félicite Hilaire Kaboré. Cette dynamique risque toutefois de s’essouffler en raison de la dette et des difficultés de trésorerie de l’entreprise. En cause, la subvention des prix des carburants à la pompe que Sonabhy prend à sa charge avant d’être remboursée par l’État. Et là, il ne s’agit pas d’un problème d’ingénieur…

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