Tenor, le rappeur de Yaoundé
Premier artiste du pays à signer chez Universal Music, le phénomène du hip-hop kamer, 20 ans tout juste, prépare un concert événement dans sa ville natale. Étapes suivantes : une nouvelle tournée européenne et la sortie d’un album.
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À moins de trois mois de la présidentielle, tout indique que le chef de l’État sortant Paul Biya, 85 ans dont trente-six au pouvoir, briguera un septième mandat face à une opposition en recomposition.
Dans sa robe tout aussi flamboyante que sa coiffure, Chantal Biya apprécie la soirée. Nous sommes le 4 mars 2017, au Palais des congrès de Yaoundé. Enchantée par le titre Do le dab, du jeune rappeur Tenor – nommé dans les catégories « révélation de l’année » et « chanson populaire » des Canal 2’Or –, la première dame place son visage dans le pli du coude tout en pointant ses deux bras parallèles vers le ciel dans la direction opposée… Un « dab » dans les règles de l’art. Et un buzz national. Tenor ne descend pas de son nuage.
Né le 11 avril 1998 d’un père ewondo et d’une mère bulue, Thierry Mengoumou Ayia, alias Tenor (acronyme de « toucher l’excellence dans la négritude ordinaire du rap ») obtient son certificat d’études à l’école Saint-Vincent-Pallotti de Nkol Eton, à Yaoundé, où il poursuit sa scolarité au collège de la Retraite, puis dans celui du Père-Monti. C’est au tout début de ses études secondaires qu’il envisage de se consacrer au hip-hop.
« Je chante depuis tout petit mais, à 12 ans, j’ai commencé à écouter du rap français : Booba, La Fouine… », se souvient Tenor. Bon sang ne saurait mentir : avec un grand-père (et homonyme) musicien et un frère (Ghislain Laroche) dans le milieu, il a de qui tenir.
Bien s’informer, mieux décider
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