BD : la guerre n’est pas un jeu d’enfant

Sur les 300 000 enfants soldats qu’a dénombrés l’ONU, deux tiers seraient engagés dans des conflits sur le continent.

Détail d’une planche de « L’envers des nuages », de Rafael Ortiz et Frédéric Richaud, publiée en partenariat avec le CICR. © Gliénat

Détail d’une planche de « L’envers des nuages », de Rafael Ortiz et Frédéric Richaud, publiée en partenariat avec le CICR. © Gliénat

leo_pajon

Publié le 21 juillet 2018 Lecture : 1 minute.

Enrôlés par le passé dans des milices, notamment en Ouganda et en République démocratique du Congo, ils servent toujours de chair à canon.

Au Nigeria, l’Unicef recensait au début de 2017 pas moins de 83 filles et garçons (dont un bébé) utilisés par Boko Haram comme bombes humaines.

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Deux albums nous font vivre le cauchemar du point de vue des enfants. Le scénario de Tamba, l’enfant soldat, est écrit par Marion Achard, ancienne circassienne ayant donné des spectacles dans des camps de réfugiés. L’histoire s’inspire de la Sierra Leone, de la Guinée et de la RD Congo, même si aucun pays n’est nommé. Servie par le dessin rudimentaire de Yann Dégruel, qui s’attarde surtout sur l’expressivité des corps et des visages, elle raconte l’histoire de Tamba, kidnappé à l’âge de 8 ans.

La fidélité des victimes

À travers son parcours, on comprend comment ces bouts d’hommes et de femmes sont enrôlés, et comment, en utilisant l’intimidation, la drogue, en les obligeant à rompre avec leurs parents, les chefs de guerre achètent la fidélité de leurs victimes.

On regrettera seulement que ce projet aidé par la Croix-Rouge taise les égarements de l’organisation

Dans L’envers des nuages, l’histoire est traitée dans un style graphique plus réaliste par le dessinateur argentin Rafael Ortiz. La fiction, signée Frédéric Richaud, est publiée en partenariat avec le Comité international de la Croix-Rouge (CICR), ce qui se ressent beaucoup dans le scénario.

Dans un pays d’Afrique centrale, on suit le parcours sanglant de Samy, 12 ans. Cette plongée dans l’horreur, du fait de la clarté documentaire des dessins, est à la fois plus crédible, écœurante et réussie. On regrettera seulement que ce projet aidé par la Croix-Rouge taise les égarements de l’organisation, dont certains cadres sont aujourd’hui soupçonnés d’avoir eu recours à la prostitution.

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