Algérie : dix choses à savoir sur Lakhdar el-Habiri, nommé à la tête de la DGSN

Lakhdar el-Habiri a fait l’essentiel de sa carrière dans l’armée algérienne et dans la Protection civile. Qui est ce « colonel Mustapha » qui, le 26 juin, a pris les rênes de la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN) ?

Lakhdar el-Habiri a été nommé à la tête de la DGSN, le 26 juin. © Capture d’écran / Youtube

Lakhdar el-Habiri a été nommé à la tête de la DGSN, le 26 juin. © Capture d’écran / Youtube

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Publié le 18 juillet 2018 Lecture : 2 minutes.

Né en 1939, il quitte l’école à 17 ans, fait ses classes au sein de l’armée et devient commandant de régions militaires. « Le colonel Mustapha », comme on l’appelle, dirigera la Protection civile de 2001 à juin 2018, battant un record de longévité.

  • Fan de foot 

Grand amateur de foot, il est un fan de Karim Benzema, du Real Madrid. Alors que ce joueur et ses coéquipiers de l’Olympique lyonnais (son club de l’époque) séjournaient dans le même hôtel parisien que lui, il avait tenu à les rencontrer.

  • Berbère
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Réputé taiseux, il est originaire d’une région berbérophone de l’Ouest algérien. Il maîtrise mal l’arabe et préfère s’exprimer en français.

  • Surprise

Convoqué au Palais du gouvernement, ce 26 juin, pour un entretien avec Ahmed Ouyahia, il s’attendait à être mis à la retraite ou, au mieux, à être nommé sénateur du tiers présidentiel. Il est tombé des nues lorsque le Premier ministre lui a appris qu’il succédait au général Abdelghani Hamel à la tête de la DGSN.

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  • Pas « Malgache »

Contrairement à ce qui a été écrit dans la presse locale, cet homme monté au maquis en 1956, en pleine guerre de libération, n’a jamais appartenu au ministère de l’Armement et des Liaisons générales (MALG), l’ancêtre des services de renseignements, dont les membres sont surnommés les « Malgaches ».

  • Cinéphile
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Il a souvent mis les moyens de la Protection civile au service de réalisateurs et de producteurs de cinéma ou de télévision. « Il m’a beaucoup aidé en mettant à ma disposition ses équipements et ses hommes », témoigne le réalisateur Bachir Derrais.

  • Moscovite 

Au lendemain de l’indépendance, il est affecté à la direction de la Police militaire de l’Oranie (1963-1964). Comme nombre de haut gradés algériens, il suit une formation dans une académie militaire soviétique : celle de Frounze, à Moscou.

  • Attaché militaire
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Attaché de défense du bureau militaire de Tunis en 1987, il rentre au pays un an plus tard pour rejoindre le ministère de la Défense, où il intègre la Direction centrale des services de la santé militaire. Il prend sa retraite de l’armée en 1989 avec le grade de colonel et sera rappelé plus tard par le président Bouteflika.

  • Minotier

Très ami avec le général Larbi Belkheir, avec qui il avait monté une minoterie dans le sud du pays, il reprend du service peu après l’élection d’Abdelaziz Bouteflika, en 1999. Il participera à ses nombreux voyages présidentiels en France, en Espagne et en Suisse.

  • Fronde

En octobre 2014, le général Hamel et Habiri firent respectivement face à un mouvement de protestation, émanant des policiers pour le premier, et de la Fédération des agents de la protection civile pour le second. Tous deux sauvèrent leur tête grâce au soutien de Bouteflika. Cette fois, Hamel a été limogé par décret présidentiel… et Habiri nommé à sa place, par décret présidentiel aussi.

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