Côte d’Ivoire : les ex-comzones, un certain sens des affaires
Les anciens comzones sont des hommes riches. Après avoir pillé les ressources naturelles pendant la crise, ils se sont reconvertis après 2011.
« L’hôtel Belambra, c’est à Fofié, le Biato aussi, et celui-là, le Thimbola, c’est Fofié encore ! » raconte Ousmane Coulibaly. L’énumération pourrait ainsi durer un moment. Pour cet habitant de Korhogo comme pour beaucoup d’autres, l’identité du propriétaire de nombreux bâtiments de la ville n’est pas un mystère.
Maître de la capitale des Savanes jusqu’en janvier 2017 – il a depuis été muté à Daloa mais continue à se rendre régulièrement dans son fief du Nord –, l’ex-comzone Martin Fofié a investi. À tel point qu’il est soupçonné par certains experts de blanchir l’argent du trafic d’or de la région.
Nouveaux business
Les anciens comzones sont en effet des hommes riches. Pendant la crise, ils ont organisé le pillage de nombreuses ressources naturelles, comme les minerais mais aussi le café et le cacao, notamment dans l’Ouest.
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S’ils n’ont pas tous abandonné ces activités, ils se sont lancés dans de nouveaux business après la victoire de 2011. Beaucoup ont investi dans l’immobilier, et parfois dans des activités plus originales. Chérif Ousmane avait ainsi misé sur une manufacture de coton qui a fait faillite. Morou Ouattara, lui, s’est lancé dans l’élevage et possède un cheptel de plusieurs centaines de bœufs dans la région de Bouna, dans le nord de la Côte d’Ivoire.
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