Maroc : la jeunesse, un atout qui échappe encore au royaume

Acteurs clés du changement, les 15-34 ans représentent un tiers de la population. Si moult rapports ont souligné l’urgence de les placer au cœur des stratégies de développement, la croissance ne leur profite toujours pas. Le royaume peut-il se passer plus longtemps de ce formidable atout qu’est la jeunesse ?

Étudiants de la faculté Ben M’sik de Casablanca. © Camille Millerand/Divergence

Étudiants de la faculté Ben M’sik de Casablanca. © Camille Millerand/Divergence

fahhd iraqi

Publié le 3 août 2018 Lecture : 4 minutes.

Étudiants de la faculté Ben M’sik de Casablanca. © Camille Millerand/Divergence
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Maroc : l’atout jeunes

Qu’ils soient diplômés ou non, les 15-34 ans sont l’une des principales ressources du royaume. Formation, accès à l’emploi, à la culture : il est temps qu’ils profitent un peu plus de la croissance.

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« Fais attention ! Ne cours pas près du bord, tu risques de glisser ! » Cet avertissement, Aziz, 20 ans, le répète à longueur de journée aux bambins trottinant près de la piscine de la résidence où il officie comme maître-nageur. « Entre ma paie, les pourboires et deux ou trois cours de natation aux enfants, je gagne jusqu’à 300 dirhams (27 euros) les bonnes journées », confie l’étudiant en physique-chimie.

Il a décroché ce job d’été grâce à son frère, gardien dans cette luxueuse copropriété de Bouznika, à mi-chemin entre Rabat et Mohammedia. « La plupart de mes amis passent leurs journées à fumer des joints au café du village, envoûtés par les images des chaînes musicales arabes, ou, au mieux, à vendre des fruits sur la route côtière pour gagner au bout du compte une centaine de dirhams », poursuit le jeune homme.

Aziz est conscient de représenter une hérésie statistique. Selon les derniers chiffres du ministère de la Jeunesse et des Sports, sur les 11,7 millions de Marocains âgés de 15 à 34 ans (soit un tiers de la population), 82 % n’exercent aucune activité, 50 % ont des revenus qui sont parmi les plus bas du pays et 75 % ne bénéficient d’aucune couverture médicale. Des données qui en disent long sur les problèmes de chômage, de sous-emploi et de précarité dont souffre une bonne partie de cette tranche d’âge, devenue une véritable bombe à retardement.

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