Style : Afropunk, festival de la culture noire
Durant le festival, le spectacle est autant sur scène que dans le public, qui rivalise d’audace et d’érudition pour se saper. Passage au crible des looks les plus spectaculaires de l’édition parisienne.
Né en 2005, à New York, pour valoriser la scène noire et punk, alors quasi invisible, le festival Afropunk s’est depuis exporté un peu partout dans le monde (Atlanta, Johannesburg, Londres, Paris…). À chaque édition, une foule grandissante – 60 000 spectateurs récemment à Brooklyn ! – se réunit pour célébrer la culture noire, notamment en musique. Au menu, des artistes indépendants et de grosses têtes d’affiche d’ascendance africaine, comme Lauryn Hill, D’Angelo, Davido…
Mais ce sont surtout les festivaliers les véritables stars de l’événement, comme l’a encore prouvé l’édition parisienne des 14 et 15 juillet derniers. À Afropunk, on revendique sa singularité par ses vêtements. Si les blousons de cuir diaprés de pin’s, crêtes afro, piercings, tatouages et autres godillots hérités du mouvement No Future dominaient jusqu’alors le paysage, l’effet Black Panther aura eu raison de l’esprit underground originel du festival.
Retour à l’africanité
Dans les dédales pavés de la Villette, une coiffe zouloue piochée dans le vestiaire de la reine Ramona défile sous les yeux de la sorcière Karaba (Kirikou). Aux côtés des déguisements lorgnant vers l’univers Disney, des étoffes, parures et codes esthétiques traditionnels sortent néanmoins du lot. Un mélange détonnant entre promotion de la marque Afrique et retour à l’africanité.
Maïlys et Llyse-Hanais font de nombreux clins d’Sil à l’Afrique de l’Est et à l’Afrique du Sud.
La coiffe haute est traditionnellement portée par les femmes zouloues lorsqu’elles sont mariées.
Les boucles d’oreilles, les colliers, le dessin des perles colorées enserrant le tressage rappellent les bijoux massaï.
Avec ses tatouages, la créatrice franco-mauritanienne Aïssé N’Diaye rend hommage à ses origines. « Le henné est un signe extérieur de beauté chez les Soninkés. »
Ici, une panoplie de bijoux dorés chinés – pour certains – en Côte d’Ivoire.
L’artiste et thérapeute d’origine béninoise Laurence Sessou a fait réaliser ses scarifications dans un studio de tatouage londonien selon la technique du cutting (au scalpel).
Ces motifs géométriques rappellent les dessins émaillant les tata somba, les bâtiments traditionnels que l’on trouve au nord-ouest du Bénin.
Cette anonyme d’origine camerounaise porte le masque d’éléphant, costume traditionnel bamiléké revisité (en tissu et non en perles).
Dans sa main droite, un chasse-mouches, insigne de pouvoir.
Paul, Jacob et Tinon, tous trois artistes, encadrent une jeune naïade au look pailleté portant des boucles d’oreille créoles démesurées.
Le bâton, (à gauche) évoque ceux utilisés par plusieurs ethnies, comme les Massaï. A droite, la chemisette reprend le motif dashiki, revenu à la mode sur le continent il y a quelques années.
En haut, savant mélangé de références : dreadlocks remontées façon « baobab », piercing au septum que l’on retrouve chez les Peuls et pagne brodé.
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