Gabon : critiqué pour l’achat d’une voiture de luxe, Maganga Moussavou contre-attaque

Le vice-président gabonais, Pierre-Claver Maganga Moussavou, s’apprête à déposer une plainte en France contre le concessionnaire automobile Bentley à la suite de la divulgation d’une facture concernant l’achat, en octobre 2017, d’un modèle Continental GT pour 158 800 euros. 

Pierre-Claver Maganga Moussavou, vice-président du Gabon. © Vincent Fournier/JA

Pierre-Claver Maganga Moussavou, vice-président du Gabon. © Vincent Fournier/JA

Publié le 30 juillet 2018 Lecture : 2 minutes.

« À 66 ans, j’espérais pouvoir m’offrir une Bentley sans que cela ne fasse autant de remous ». Joint par Jeune Afrique, le vice-président gabonais, Pierre-Claver Maganga Moussavou, n’a guère apprécié la divulgation sur les réseaux sociaux d’une facture concernant l’achat, en octobre 2017, d’un modèle « Continental GT » du constructeur anglais pour la somme de 158 800 euros.

S’il a confirmé être l’auteur de cette dépense, versée en plusieurs fois entre avril, date de la commande de la voiture, et octobre 2017, Maganga Moussavou s’est défendu d’avoir utilisé de l’argent public. Surtout, il soupçonne des individus d’avoir usurpé son identité pour obtenir le document auprès de Bentley. Il a décidé de déposer plainte contre l’industriel, espérant que ce dernier saisirait lui aussi la justice afin de retrouver les coupables.

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Un passionné de voitures de luxe

« J’ai commandé ce véhicule en avril ou en mai 2017 et je comptais le payer jusqu’en janvier 2018. Mais lorsque j’ai su que j’allais être nommé vice-président en août, j’ai souhaité accélérer le paiement afin d’éviter les suspicions concernant l’argent public. Le véhicule a donc été payé entièrement en octobre, d’où cette facture », explique Pierre-Claver Maganga Moussavou.

Le vice-président gabonais, passionné de voitures de luxe qu’il conduit lui-même, est un habitué des concessions de Paris. Il y a acquis, sous le régime du crédit-bail, plusieurs Mercedes (notamment une AMG 63, et une classe C qu’il a revendue pour une classe S dès lors qu’il a dû embarquer ses collaborateurs en tant que vice-président). Certaines ont été rapatriées à Libreville. Il possède également plusieurs Range Rover, une Jaguar (depuis 1996) ainsi qu’une limousine.

Moins qu’un agent de sécurité d’Emmanuel Macron

« Je travaille jour et nuit depuis longtemps et je suis fier que mon travail ait eu des résultats », confie l’ancien ministre et ancien du Fonds monétaire international. « Je suis à la tête d’un patrimoine acquis sainement, dans l’immobilier, l’élevage, les plantations, etc… », poursuit-il.

Il nie en outre avoir l’ambition d’acheter un nouveau véhicule Porsche, comme l’ont dénoncé des activistes gabonais sur les réseaux sociaux. « J’ai eu une Porsche dans le passé mais je l’ai revendue. Je n’ai aucunement l’intention d’en acheter une nouvelle », assure-t-il.

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« Je n’ai jamais été cité dans une affaire de détournement de fonds publics, je ne vais pas démarrer aujourd’hui », conclut le vice-président, qui affirme ne pas faire de politique pour l’argent. « J’occupe la vice-présidence pour aider mon pays, pas pour m’enrichir. D’ailleurs, mon salaire est de quatre millions de francs CFA [environ 6000 euros, NDLR], sans prime. C’est moins qu’un agent de sécurité d’Emmanuel Macron », glisse-t-il.

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