Musique : Gqom, naissance d’un phénomène

Dernier ovni de la scène sud-africaine, ce courant de l’électro quitte les townships pour s’inviter dans les clubs hype des capitales européennes.

Le DJ Mo Laudi est considéré comme un des pionniers de l’Afro House. © DR Pan African Music

Le DJ Mo Laudi est considéré comme un des pionniers de l’Afro House. © DR Pan African Music

eva sauphie

Publié le 10 août 2018 Lecture : 5 minutes.

Demandez une analyse scientifique du gqom à DJ Mo Laudi, une des figures du mouvement, il vous vissera un casque audio sur les oreilles. Quand son acolyte, le Français Sébastien Forrester, vous parlera avec ses tripes. « Le son est guerrier, brut, très percussif, tellement efficace. C’est la musique de club du futur », s’enthousiasme le producteur électro, biberonné aux sons afro-caribéens traditionnels. En clair, le gqom se vit ! Il ne se décrit ni ne se prononce vraiment d’ailleurs… « Klôm’ » accompagné d’un claquement de langue –, voilà comment l’on pourrait, phonétiquement, retranscrire au mieux ce monosyllabe – issu des langues zouloue et xhosa – évoquant une frappe de percussion.

Né à la fin des années 2000, dans les townships de Durban, le gqom est une musique de rue. Encore aujourd’hui, il n’est pas rare de croiser des corps élastiques reprenant des mouvements de bhenga – la danse affiliée au genre –, des bras moulinant dans le vide, des genoux ondulant et des pieds s’agitant frénétiquement sur le bitume en attendant l’arrivée des « taxis kick ». Ces taxis peinturlurés roulent fenêtres ouvertes pour faire résonner les pistes les plus folles et appâter les jeunes qui rentrent de soirée.

Bien s’informer, mieux décider

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