Gafam : la grande bagarre de l’intelligence artificielle a commencé
Si les Gafam se sont lancés dans une course aux données personnelles en Afrique, c’est d’abord pour contrôler la matière première indispensable à la création d’une intelligence artificielle (IA).
Gafam : l’Afrique face au cybercolonialisme des géants du Web
Protection des données personnelles, souveraineté numérique, fiscalité, lutte contre les fake news… Quelles stratégies le continent doit-il mettre en place pour encadrer l’offensive des Google, Apple, Facebook, Amazon, Microsoft, etc. ?
L’une des grandes batailles qui, ces dernières années, ont opposé ces mastodontes avait pour enjeu la commande vocale. Pour l’occasion, Google a donc sorti son Assistant, Amazon son Alexa, Apple son Siri et Microsoft son Cortana. Quant à Facebook, il développe quand même des interfaces conversationnelles (ou « chatbots ») par le biais de sa plateforme Messenger.
Un premier laboratoire à Accra
Ce combat de titans a des prolongements en Afrique. Pionnier en la matière, Google, grâce à son futur laboratoire d’intelligence artificielle d’Accra (le premier sur le continent), consacrera ses recherches à l’éducation, à la santé et à l’agriculture. Cet établissement sera codirigé par le Sénégalais Moustapha Cissé, diplômé de l’université Gaston-Berger (à Saint-Louis) et de l’université Pierre-et-Marie-Curie (à Paris).
Ce dernier est aussi un ancien de la… Facebook Artificial Intelligence Research (Fair). Accra a été choisie en raison du grand nombre d’universités qui y ont leur siège, de la présence à proximité d’une succursale de l’Institut africain des sciences mathématiques (AIMS) et de la qualité de sa connexion internet, via la fibre optique.
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Former des ingénieurs de recherche
Dans la foulée de l’annonce de son implantation au Ghana, le Google AI Research Center s’apprête, dès septembre, à lancer en partenariat avec l’AIMS de Kigali un cursus d’un an en intelligence artificielle, regroupant une trentaine d’étudiants triés sur le volet. Ce master, baptisé Machine Intelligence, sera financé conjointement par Google et Facebook. Son objectif est de former des ingénieurs de recherche qui auront « la possibilité d’accéder à des postes importants au sein des laboratoires de recherche de ces grandes entreprises », explique à Jeune Afrique Moustapha Cissé.
Plusieurs applications utilisant l’intelligence artificielle contribuent déjà à changer les habitudes des Africains. Facebook Messenger propose ainsi des cours de langue via son robot conversationnel LangBot. L’irrigation, l’éducation (soutien scolaire personnalisé) et la santé (diagnostic de certaines maladies, suivi de traitement, etc.) disposent elles aussi de leurs nouveaux services connectés. Il reviendra aux Africains de saisir toutes les occasions qui se présenteront. Et de ne surtout pas les abandonner aux Gafam.
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