Cameroun : pourquoi Christian Penda Ekoka tourne le dos à Paul Biya

Conseiller du président et membre du RDPC, cet économiste inclassable ne fera pourtant pas campagne pour la réélection de Paul Biya le 7 octobre. Christian Penda Ekoka explique à JA les raisons de cette prise de position aussi retentissante que courageuse.

Christian Penda Ekoka. © Iboga studio Cameroun

Christian Penda Ekoka. © Iboga studio Cameroun

Clarisse

Publié le 6 septembre 2018 Lecture : 5 minutes.

Au Cameroun, les indépendantistes font peser une menace sur la présidentielle du 7 octobre 2018. © Akintunde Akinleye/REUTERS
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Présidentielle au Cameroun : huit candidats dans la course

Huit candidats, dont le président sortant Paul Biya, s’opposent lors de l’élection présidentielle du 7 octobre 2018. Un scrutin qui se déroule dans un contexte sécuritaire tendu, en particulier dans les régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, secouées par un conflit opposant le gouvernement à des séparatistes.

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Il avait déjà refusé de signer la pétition des dignitaires du Littoral – sa région d’origine – appelant Paul Biya à briguer un septième mandat. À 66 ans, l’économiste Christian Penda Ekoka tourne une nouvelle fois le dos au locataire du palais d’Etoudi dont il est pourtant l’un des conseillers : il ne fera pas campagne pour la réélection de Paul Biya. Et ce n’est pas tout. Encarté au Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC) depuis vingt-deux ans, ce militant connu pour ses vidéos virales sur la Toile devrait aussi prendre fait et cause publiquement pour l’un des candidats de l’opposition. S’il affirme ne pas avoir encore décidé lequel, il confesse des convergences de vues avec certains d’entre eux. Mais il avertit qu’il ne leur accordera pas de blanc-seing.

Christian Penda Ekoka reproche au président camerounais sa stratégie des petits pas, qu’il juge dépassée et inopérante au regard de l’importance des enjeux. « Le monde va très vite, le Cameroun, trop lentement », résume celui qui se présente comme un libéral de gauche. Selon lui, c’est ce décalage qui crée des dysfonctionnements et engendre les crises dans lesquelles le pays s’enlise. « Le Cameroun souffre de ses défaillances de leadership et d’insuffisances institutionnelles. »

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