Nigeria : Muhammadu Buhari, seul contre tous
Lâché par les barons du parti au pouvoir et rongé par la maladie, le président Muhammadu Buhari n’a jamais paru aussi affaibli. Et voit se réduire ses chances d’être réélu en février 2019. Mais il n’a pas dit son dernier mot.
Il n’y a décidément pas meilleur endroit que chez soi. Au lendemain de son retour au pays, ce 20 août, c’est à Daura que le président nigérian a choisi de passer les fêtes de l’aïd. Compacte, euphorique, la foule était immense, on était venu de tous les villages alentour pour célébrer le fils de la région.
À peine rentré de Londres où il venait officiellement de passer quinze jours de vacances (et où il est régulièrement soigné depuis un an et demi), Muhammadu Buhari promenait sa longue et fragile silhouette dans les rues arides de la bourgade du grand nord nigérian. Certains notables avaient parcouru des centaines de kilomètres pour partager un mouton avec lui. Les gouverneurs du Plateau et d’Ogun, deux États clés, sont venus saluer le président.
« Ogun va voter presque comme un seul homme », l’a rassuré Ibikunle Amosun, l’homme fort de la région. Des marques de soutien qui, l’espace de quelques heures, ont peut-être fait oublier au chef de l’État les dures semaines qu’il venait de traverser.
À six mois de la présidentielle, Buhari semble chaque jour plus isolé. Après avoir vu l’ancien président Olusegun Obasanjo quitter l’All Progressives Congress (APC) au début de l’année, il semble impuissant face aux défections et aux critiques.
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