Face-à-face : Dai Houliang et Ivan Glasenberg, duel pétrolier sud-africain

Le géant pétrolier chinois Sinopec et son rival suisse Glencore, associé à des actionnaires noirs et minoritaires, s’affrontent pour le rachat de Chevron South Africa.

Dai Houliang (gauche) et Ivan Glasenberg (droite) © Damir Sagolj/REUTERS / Simon Dawson/Bloomberg/Getty

Dai Houliang (gauche) et Ivan Glasenberg (droite) © Damir Sagolj/REUTERS / Simon Dawson/Bloomberg/Getty

ProfilAuteur_ChristopheLeBec

Publié le 12 septembre 2018 Lecture : 1 minute.

En janvier 2018, le géant pétrolier chinois Sinopec, piloté par Dai Houliang, pensait avoir fait le plus dur en obtenant le feu vert de la Commission sud-africaine de la concurrence pour poursuivre son opération de rachat de Chevron South Africa (CSA) – pour 900 millions de dollars (774 millions d’euros) –, revendu par la maison mère américaine.

C’était compter sans les manœuvres de son rival suisse Glencore, dirigé par le Sud-Africain Ivan Glasenberg, lui aussi sur les rangs pour reprendre ses actifs : d’abord une raffinerie d’une capacité de 100 000 barils par jour au Cap, l’une des plus importantes du continent, mais aussi une usine de lubrifiants à Durban ainsi qu’un réseau de 820 stations-service et de 220 boutiques situées en Afrique du Sud et au Botswana.

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Droit de préemption et discrimination positive

Fin connaisseur des arcanes politiques et économiques de la nation Arc-en-Ciel – d’où viennent plusieurs de ses cadres dirigeants et traders, et où il gère une trentaine de sites miniers –, le groupe helvète a convaincu des actionnaires noirs et minoritaires de CSA de s’associer avec lui au sein d’Off The Shelf Investments Fifty Six (OTS) pour présenter une contre-offre à 973 millions de dollars (837 millions d’euros), faisant valoir notamment un droit de préemption et sa plus grande adéquation aux réglementations de discrimination positive du Black Economic Empowerment.

Le 23 août, OTS a lui aussi reçu l’aval de la Commission de la concurrence, assorti de conditions sur la protection de l’emploi semblables à celles émises pour l’offre de Sinopec sept mois plus tôt.

Le sort de CSA sera fixé à la suite de la décision du tribunal de la concurrence, puis du vote des actionnaires

Le sort de CSA, qui permettrait à Sinopec tout comme à Glencore de prendre pied dans le raffinage pétrolier sur le continent, sera fixé à la suite de la décision du tribunal de la concurrence – qui doit, après la Commission, statuer sur l’offre d’OTS (il a déjà approuvé en mars celle de Sinopec) –, puis du vote des actionnaires.

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