[Infographie] Lycées français au Maghreb : un modèle menacé ?

Le 20 mars dernier, Emmanuel Macron évoquait la volonté d’augmenter les effectifs scolaires des établissements français à l’étranger. Un objectif jugé irréaliste, et dénoncé dans un rapport publié par le Sénat fin août. Qu’en est-il pour le Maghreb ?

Le lycée Descartes à Rabat (Illustration). © DR / Lycée Descartes

Le lycée Descartes à Rabat (Illustration). © DR / Lycée Descartes

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Publié le 14 septembre 2018 Lecture : 1 minute.

Emmanuel Macron veut doubler le nombre d’élèves dans les lycées français à l’étranger d’ici à 2030. « Il faut que j’en trouve les moyens et les compétences », a prévenu le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, le 4 septembre.

Et pour cause : deux sénateurs, dans un rapport alarmant paru fin août, jugent que l’objectif n’est « pas réaliste ». Vincent Delahaye et Rémi Féraud soulignent les difficultés financières de l’Agence pour l’enseignement français à l’étranger (AEFE), qui a vu cette année 180 postes supprimés.

Selon le pays où se trouve l’établissement et la nationalité de l’élève, les droits de scolarité oscillent entre 1 951 et 3 859 euros

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Au Maghreb, surtout en Tunisie et en Algérie, la réglementation sur les transferts de fonds bloque une partie de la participation financière des établissements au réseau de l’AEFE. Ce dernier scolarise dans la région 37 680 élèves dans 32 établissements en gestion directe. Le Sénat note que ses charges ont augmenté de 19,5 % entre 2012 et 2017.

Disparités

Les subventions reculant, les nouvelles recettes s’appuient essentiellement sur une contribution accrue des familles. Selon le pays où se trouve l’établissement et la nationalité de l’élève, les droits de scolarité oscillent entre 1 951 et 3 859 euros. Pourtant, un élève du réseau coûte quatre fois moins cher à l’État qu’un élève scolarisé dans l’Hexagone.

Cette stratégie risque de déplaire aux familles installées au Maghreb, qui craignent une dégradation de la qualité de l’enseignement

La commission sénatoriale recommande, elle, de poursuivre la réduction du nombre de professeurs détachés de l’éducation nationale au profit de recrutés locaux, moins bien payés. Cette stratégie risque de déplaire aux familles installées au Maghreb, qui craignent une dégradation de la qualité de l’enseignement. Au Maroc, l’augmentation de 25 % des rémunérations n’a bénéficié qu’aux recrutés locaux pris en charge par les établissements. Un impact direct sur le montant des droits de scolarité.

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