Dix choses à savoir sur Kamissa Camara, la nouvelle ministre malienne des Affaires étrangères

Au terme d’une ascension fulgurante au sein de la diplomatie malienne, Kamissa Camara, âgée de 35 ans, est devenue le 9 septembre la nouvelle ministre des Affaires étrangères d’Ibrahim Boubacar Keïta.

Kamissa Camara, ministre des Affaires étrangères du Mali. © Twitter

Kamissa Camara, ministre des Affaires étrangères du Mali. © Twitter

BENJAMIN-ROGER-2024

Publié le 19 septembre 2018 Lecture : 2 minutes.

1. Triple nationalité

Née en France de parents maliens arrivés dans les années 1970, elle a étudié à Paris et à Grenoble, puis s’est envolée pour Washington pour y faire carrière. Elle possède la triple nationalité malienne, française et américaine.

2. « Repat »

Elle a 35 ans et incarne la génération des « repats » (pour « repatriés »), ces jeunes des diasporas qui s’installent sur le continent après avoir passé toute leur vie à l’étranger. Si elle venait souvent en vacances au Mali, elle n’y avait jamais vécu.

la suite après cette publicité

3. Médias compatible

En tant que ministre, elle sera appelée à intervenir dans les médias. Un exercice auquel elle est habituée : ces dernières années, elle a été invitée à plusieurs reprises sur des chaînes de télévision anglophones ou francophones pour évoquer l’actualité africaine.

>>> À LIRE – Mali : le nouveau gouvernement d’IBK, entre continuité et nouvelles arrivées

4. « Green card »

Après un premier séjour aux États-Unis, où elle a été jeune fille au pair, elle a effectué un stage de quatre mois au bureau des Nations unies à Washington. Séduite par la vie américaine, elle a fait une demande de green card à la fin de ses études supérieures en France. Réponse positive. Avec 3 000 dollars en poche, elle a traversé l’Atlantique et décroché un premier job à l’International Foundation for Electoral Systems (Ifes).

5. Repérée

Voilà plusieurs mois que la jeune femme avait été repérée par Ibrahim Boubacar Keïta. En juillet, c’est elle qu’il choisit comme conseillère diplomatique pour remplacer Mahamadou Nimaga, nommé ambassadeur aux États-Unis. Le président décide de la propulser au poste de ministre des Affaires étrangères trois mois plus tard.

la suite après cette publicité

6. Team Hillary

Elle a conseillé la candidate démocrate Hillary Clinton sur l’Afrique, et en particulier sur le Sahel, durant la campagne présidentielle américaine de 2016, finalement remportée par Donald Trump.

7. Passation de pouvoir

L’entourage d’IBK le reconnaît : Kamissa Camara a aussi été choisie car elle « représente la jeunesse et incarne l’avenir ».

la suite après cette publicité

Dans son discours d’investiture, le chef de l’État avait assuré qu’il ferait de son second mandat une passation de pouvoir à la nouvelle génération.

8. Surprise

Sa nomination est d’autant plus une surprise que la nouvelle ministre remplace Tiéman Hubert Coulibaly, un poids lourd du premier mandat d’IBK. Avant d’être aux Affaires étrangères, celui-ci avait géré plusieurs autres portefeuilles majeurs, comme ceux de la Défense et de l’Administration territoriale.

9. Engagée

Après quatre années à l’Ifes, où elle était chargée des questions électorales en Afrique de l’Ouest, elle a travaillé pour le National Endowment for Democracy (NED) puis pour PartnersGlobal, deux ONG américaines engagées dans la promotion de la démocratie et de la bonne gouvernance et appuyant la société civile en Afrique subsaharienne. En parallèle, elle a fondé le Forum stratégique sur le Sahel, qui organise des séminaires sur les grands enjeux de cette région.

10. Novice

Si elle est connue de la société civile ouest-africaine, elle est totalement novice en politique et n’a pas d’expérience dans la haute fonction publique. Sa nomination à la tête de la diplomatie malienne est donc un pari audacieux.

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image