Bénin : le nouveau code électoral suscite la polémique
À six mois des législatives, le nouveau code électoral plonge les acteurs politiques béninois dans l’incertitude.
Plusieurs dispositions suscitent en effet la polémique. Les cautions demandées aux candidats souhaitant concourir aux différents scrutins explosent : il faut désormais débourser 250 millions de F CFA (environ 380 000 euros) pour la présidentielle, contre 15 millions auparavant, et 249 millions de F CFA par liste présentée pour les législatives (contre 8,3 millions auparavant).
En outre, seules les formations ayant recueilli au moins 10 % des suffrages sur le plan national pourront siéger au Parlement. « La mise en place de cette caution remboursable est en adéquation avec la volonté du chef de l’État d’en finir avec les pratiques actuelles, explique le député Gildas Agonkan. C’est la fin des hommes forts, des partis politiques construits autour d’une personnalité, d’une ville ou d’une région. » « Quel genre d’acteurs veut-on favoriser ? interroge Georges Amlon, ancien directeur général de l’ORTB (audiovisuel public). Et, surtout, qui pourra rassembler de telles sommes ? »
Nouvelle charte des partis
Une nouvelle charte des partis a par ailleurs été adoptée mi-juillet et, dans l’esprit du chef de l’État, les deux réformes sont complémentaires. Elles doivent notamment permettre de réduire le nombre de formations politiques, aujourd’hui estimé à 200.
Conséquence : celles qui soutiennent l’action de Talon devraient se regrouper en deux grands blocs autour, d’un côté, du Parti du renouveau démocratique (PRD) d’Adrien Houngbédji, le président de l’Assemblée nationale, ainsi que de personnalités du Nord comme Abdoulaye Bio-Tchané, et, de l’autre, de la Renaissance du Bénin (RB) et de l’Union fait la nation (UN). Le chef de l’État avait d’abord envisagé d’en former trois avant de procéder à des ajustements pour des questions d’équilibre.
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