Mohammed Harbi : « L’étape suivante ? Reconnaître qu’on a privé les Algériens de leur identité »

Mohammed Harbi, sans doute le plus respecté des historiens algériens, répond sans détour sur la reconnaissance par Emmanuel Macron de la responsabilité de l’État français dans la mort sous la torture du mathématicien Maurice Audin, en 1957.

L’historien algérien Mohammed Harbi. © Vincent Fournier/JA

L’historien algérien Mohammed Harbi. © Vincent Fournier/JA

Renaud de Rochebrune

Publié le 24 septembre 2018 Lecture : 2 minutes.

« C’est un geste très important, et courageux. Cela revient à affronter les nationalistes et peut choquer non seulement à droite, bien sûr, mais aussi à gauche, où il y a encore des descendants du socialiste Guy Mollet », détaille Mohammed Harbi, qui a proposé une relecture magistrale de la guerre d’indépendance dans son livre Le FLN, mirage et réalité.

L’initiative est-elle comparable dans sa symbolique à celle de Jacques Chirac reconnaissant la responsabilité de la France – et pas seulement du régime de Vichy – dans la rafle du Vel d’Hiv et, par conséquent, dans la déportation des Juifs résidant en France pendant la Seconde Guerre mondiale ?

« Il ne faut pas comparer ce qui n’est pas comparable », nuance Harbi. « Ce n’est pas une raison, ajoute-t-il, pour minimiser l’importance de l’événement », qui, même s’il a pu être en partie dicté par des considérations de politique intérieure, reste plus fort que la déclaration à Alger de Macron, alors candidat, qualifiant la colonisation – en général et pas qu’en Algérie – de crime contre l’humanité.

Bien s’informer, mieux décider

Abonnez-vous pour lire la suite et accéder à tous nos articles

Image
Découvrez nos abonnements
la suite après cette publicité