Algérie-France : du passé faisons table rase

Premier président français né après la guerre d’indépendance, Emmanuel Macron souhaite établir des relations définitivement apaisées entre les deux pays. Pourra-t-il y parvenir ?

Le chef de l’État français accompagné du président du Sénat algérien, Abdelkader Bensalah (à dr.), lors d’une visite au Mémorial des martyrs, le 6 décembre 2017,à Alger. © ludovic marin/AFP

Le chef de l’État français accompagné du président du Sénat algérien, Abdelkader Bensalah (à dr.), lors d’une visite au Mémorial des martyrs, le 6 décembre 2017,à Alger. © ludovic marin/AFP

neila_latrous

Publié le 24 septembre 2018 Lecture : 7 minutes.

C’est l’un des plus proches collaborateurs du président français, Sylvain Fort, conseiller discours et mémoire à l’Élysée, dont il dirige aussi le nouveau pôle communication, qui s’est chargé de la rédaction du texte. Une lettre, remise à Josette Audin le 13 septembre, dans laquelle Emmanuel Macron admet – une première ! – que Maurice, son époux, « est mort sous la torture du fait du système institué en Algérie par la France », en 1957.

>>> À LIRE – Affaire Maurice Audin : la France amorce un virage mémoriel avec l’Algérie

« Sur le sujet de la guerre d’Algérie, les historiens français et algériens ont mis sur la table une littérature considérable, explique l’ancien élu communiste Pierre Mansat, président de l’association Maurice-Audin. Des anciens combattants sont passés aux aveux à la télévision. Le pouvoir ne peut plus faire semblant de ne rien savoir, quand les sociétés, elles, ont avancé. » Le même confie qu’« avant de publier la déclaration l’Élysée a consulté les armées et les anciens combattants ».

La guerre d’Algérie, un sujet toujours sensible

La guerre d’Algérie (1954-1962) reste un sujet sensible. Avant Emmanuel Macron, aucun président n’avait osé aller aussi loin. « Tout cela prouve qu’il a plus de courage que les autres », se félicite Bariza Khiari, ancienne sénatrice socialiste et déléguée nationale de La République en marche (LREM) pendant la campagne présidentielle de 2017. « Le temps joue, tempère un connaisseur de ces dossiers mémoriels. La guerre d’Algérie s’éloigne, on peut plus facilement aller de l’avant. Ce n’est pas comme ouvrir les archives sur le génocide des Tutsis au Rwanda, beaucoup plus récentes. » Voire.

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