Cameroun : les hommes (et la femme) de la campagne de Paul Biya
Le président camerounais Paul Biya, candidat à un septième mandat lors de la présidentielle du 7 octobre, a compté sur différents atouts pour former le cercle de sa campagne.
Présidentielle au Cameroun : huit candidats dans la course
Huit candidats, dont le président sortant Paul Biya, s’opposent lors de l’élection présidentielle du 7 octobre 2018. Un scrutin qui se déroule dans un contexte sécuritaire tendu, en particulier dans les régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, secouées par un conflit opposant le gouvernement à des séparatistes.
Paul Biya n’a toujours pas officiellement tranché : Samuel Mvondo Ayolo, ex-ambassadeur à Paris et actuel directeur du cabinet civil à la présidence, a les faveurs des pronostics pour prendre la tête de la campagne. Mais l’homme de 61 ans manque de repères au sein du parti comme de l’administration, qu’il a peu fréquentés.
Le candidat Biya pourrait donc lui préférer le Premier ministre Philémon Yang, déjà directeur de campagne en 2011 et qui apparaissait encore, il y a peu, comme le choix naturel pour le poste. D’autant qu’une mise à l’écart de Yang risquerait d’ouvrir une lutte prématurée pour la primature.
>>> À LIRE – Cameroun : Biya forever ?
Les hérauts
Paul Biya ayant pris l’habitude de ne pas faire campagne lui-même, c’est Jacques Fame Ndongo, 67 ans, ministre de l’Enseignement supérieur et secrétaire à la communication du RDPC, formé sur les bancs de l’École supérieure de journalisme de Lille, en France, qui le remplace dans les grands rendez-vous médiatiques.
À ses côtés, le porte-parole du gouvernement, Issa Tchiroma Bakary, 69 ans, gère également la communication du président-candidat. Le natif de Garoua, qui n’est pas membre du RDPC et dirige le Front pour le salut national du Cameroun (FSNC), est également un atout dans la gestion des relations avec les partis alliés.
Le monsieur sécurité
Nommé début mars au ministère de l’Administration territoriale, Paul Atanga Nji est chargé du bon déroulement de la présidentielle, en particulier dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Bien implanté dans les services de renseignement, l’ancien secrétaire du Conseil national de sécurité, né à Bamenda en 1960, s’appuie notamment sur les gouverneurs et les élites traditionnelles locales pour sécuriser le vote et la campagne.
>>> À LIRE – Cameroun : les véritables victimes de la crise anglophone
Les relais au parti
La machine du RDPC et son maillage territorial sont parmi les principaux atouts de Paul Biya. Pour rassembler les troupes, deux hommes sont à pied d’œuvre : Jean Nkuete, 74 ans, secrétaire général du parti depuis 2011, et Grégoire Owona, son adjoint de 68 ans. Également ministre du Travail et de la Sécurité sociale, ce dernier est volontiers offensif dans les médias.
>>> À LIRE – Présidentielle au Cameroun : les candidats (secrets) à la succession de Paul Biya
L’atout charme
Pour compenser l’austérité de son mari de président, Chantal Biya (47 ans) a l’habitude de porter haut les couleurs du RDPC, comme en 2004 et en 2011. L’édition 2018 n’est guère différente. La première dame, qui cultive son image de femme du peuple, s’appuie sur ses actions caritatives et sur ses contacts au sein du Cercle des amis du Cameroun (Cerac), dont elle est la présidente-fondatrice.
La Matinale.
Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.
Consultez notre politique de gestion des données personnelles