Air Madagascar et Air Austral contre Ethiopian Airlines à la conquête du ciel malgache

En 2017, Air Madagascar, en grave difficulté, s’était alliée avec Air Austral plutôt qu’avec Ethiopian Airlines. Aujourd’hui, la compagnie éthiopienne tient sa revanche, ayant obtenu des droits de trafic auprès des autorités malgaches. Cette nouvelle concurrence pourrait menacer la viabilité d’Air Madagascar.

Marie-Joseph Malé, Rolland Besoa Razafimaharo, Tewolde Gebremariam. © DR – Brno Lévy pour JA

Marie-Joseph Malé, Rolland Besoa Razafimaharo, Tewolde Gebremariam. © DR – Brno Lévy pour JA

Rémy Darras © Francois Grivelet pour JA

Publié le 4 octobre 2018 Lecture : 1 minute.

En 2017, Air Madagascar, en très grave difficulté financière, avait préféré se marier avec Air Austral plutôt qu’avec Ethiopian Airlines.

Éconduite par le groupe malgache, la compagnie dirigée par Tewolde GebreMariam tient aujourd’hui sa revanche.

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Elle a obtenu du gouvernement des droits de trafic lui octroyant trois fréquences hebdomadaires vers Nosy Be et cinq vers Antananarivo. Et n’entend pas en rester là puisqu’elle envisage de passer en quotidien sur Nosy Be.

Une menace réelle

Pour Air Madagascar, l’arrivée de cette nouvelle concurrente est une catastrophe qui remet en question la viabilité de son plan de relance engagé il y a dix mois. En effet, 90 % du trafic passagers d’Ethiopian en direction d’Antananarivo (et 100 % en direction de Nosy Be) transitant par Addis‑Abeba vient de France, l’un des marchés phares du pavillon malgache. Avec des capacités supérieures (1 400 sièges, quand Air Madagascar n’en propose que 1 300 en période de pointe), Ethiopian casse les prix sur la desserte en haute saison, affichant des billets à 690 euros, contre 1 100 euros pour sa rivale.

La menace est telle que les dirigeants d’Air Austral et d’Air Madagascar, Marie-Joseph Malé et Rolland Besoa Razafimaharo, ont demandé à rencontrer les représentants de l’État, actionnaire à 51 % d’Air Madagascar.

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Ils souhaitent voir le gouvernement respecter les engagements pris lors de la signature du partenariat entre les deux compagnies et sanctuariser une protection de trois ans du ciel malgache. Seul moyen selon eux d’équilibrer leurs comptes d’ici à trois ans.

La Banque mondiale, qui avait accompagné le processus, s’est également émue de cette situation et a alerté le gouvernement tout comme le FMI, qui a fait part de ses inquiétudes au Premier ministre. Si Ethiopian continue d’avoir les coudées franches, MM. Malé et Besoa Razafimaharo craignent aussi que l’AFD ne débloque plus 25 des 40 millions d’euros promis par Air Austral à Air Madagascar.

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