Dix choses à savoir sur Yasmina Khadra, l’écrivain algérien le plus célèbre de sa génération

Enfermé dans une caserne dès son enfance, puis engagé dans la lutte antiterroriste, il est devenu l’écrivain algérien le plus célèbre de sa génération. Son dernier roman est un succès de la rentrée littéraire.

Yasmina Khadra est devenu l’écrivain algérien le plus célèbre de sa génération. © Vincent Fournier/JA

Yasmina Khadra est devenu l’écrivain algérien le plus célèbre de sa génération. © Vincent Fournier/JA

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Publié le 3 octobre 2018 Lecture : 2 minutes.

1. Kamikaze

Paru le 16 août, son dernier roman, Khalil, dans lequel il se met dans la peau d’un terroriste belge d’origine marocaine venu de Molenbeek pour se faire exploser à Paris en novembre 2015, figure parmi les meilleures ventes de livres en France (6e au dernier classement de L’Obs).

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2. Cadet

Mohammed Moulessehoul (son vrai nom) n’a que 9 ans lorsque son père, infirmier et ancien maquisard, le place de force à l’École militaire des cadets de la Révolution (à Tlemcen), qui accueille les orphelins de la guerre d’Algérie. Ses deux jeunes frères y seront également admis. « J’ai cessé d’être enfant à l’instant où j’ai franchi le portail de cette caserne », dit-il.

3. Matricule

À l’École militaire interarmes de Cherchell, dont il est sorti avec le grade de sous-lieutenant, on le désignait sous le matricule 561. « Aux yeux de l’armée, je n’étais pas Mohammed Moulessehoul », raconte-t-il.

4. Face aux GIA

Commandant dans les forces spéciales engagées dans la lutte antiterroriste durant les années 1990, il fait trois dépressions nerveuses, échappe à deux embuscades et fait trois atterrissages forcés en hélico dans des maquis infestés de terroristes du GIA.

5. Présidentielle

Candidat à l’élection présidentielle de 2014, remportée par Abdelaziz Bouteflika, il est recalé faute d’avoir obtenu suffisamment de parrainages. Il est persuadé que certains de ses comités de soutien ont été infiltrés et noyautés par le régime.

Yasmina Khadra, à Paris, en septembre 2016. © Vincent Fournier/JA

Yasmina Khadra, à Paris, en septembre 2016. © Vincent Fournier/JA

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6. En cachette

Lorsque ses supérieurs dans l’armée apprennent qu’il écrit des romans en cachette, ils tentent de l’en dissuader, le changeant d’affectation à plusieurs reprises. S’il juge ces mutations arbitraires, il reconnaît que sa hiérarchie ne lui a jamais interdit d’écrire.

7. Muse

Pour contourner la censure militaire à l’époque où il était encore sous les drapeaux, son épouse signe à sa place ses contrats d’édition. En hommage à sa femme, il prend ses deux prénoms (Yasmina Khadra) pour pseudonyme.

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8. Déclic

À l’école des cadets, le jeune soldat voulait être poète en langue arabe et n’était pas enclin à écrire en français – matière dans laquelle ses notes étaient médiocres. Le déclic s’est produit grâce à sa rencontre avec un professeur d’origine française.

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9. Limogé

En novembre 2007, le président Bouteflika le nomme à la tête du Centre culturel algérien de Paris. Mais, en mai 2014, alors qu’il se trouvait à Cuba, il est brusquement révoqué par décret présidentiel. Ses critiques à l’égard du vieux raïs n’ont pas été appréciées au sommet de l’État.

10. Traductions

Il est l’auteur algérien le plus célèbre de ces vingt dernières années. Son œuvre a été traduite dans une quarantaine de langues. Quatre de ses romans, L’Attentat, Les Hirondelles de Kaboul, Ce que le jour doit à la nuit et Morituri ont été adaptés au cinéma.

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