Algérie : ils y croient dur comme fer

Malgré la morosité ambiante, certains acteurs politiques, économiques ou culturels font preuve d’esprit d’initiative. Non sans succès.

Un marché en Algérie © Flickr/CC/Magharebia

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neila_latrous

Publié le 10 octobre 2018 Lecture : 2 minutes.

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Algérie : ils y croient dur comme fer

Malgré la morosité ambiante, certains acteurs politiques, économiques ou culturels font preuve d’esprit d’initiative. Non sans succès.

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Les derniers chiffres de l’Office national des statistiques, datant de 2015, suffisent à éclairer les défis qui attendent l’Algérie : 88 % de la population est née après la guerre d’indépendance, 36 % n’a pas connu la décennie noire. Un vivier de jouvence et d’énergie.

« Je vous laisse imaginer le potentiel, s’enthousiasme Hind Tartag, ancienne DRH aujourd’hui coach en développement personnel. L’Algérie a connu une explosion démographique depuis 1962. Peu de pays auraient pu y faire face. » La jeune femme coorganise à l’opéra d’Alger, les 10 et 11 octobre, un événement d’un genre inédit : le Brain Event, une conférence sur le thème de la réussite pour tourner le dos au déclinisme.

L’herbe n’est pas plus verte ailleurs. Chaque pays a des contraintes différentes » décrypte le docteur Amel Lahreche

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« Il est possible de faire plein de choses ici, à condition d’être soi-même un acteur du changement et de ne plus rendre l’environnement responsable de tout, explique le docteur Amel Lahreche, coorganisatrice. L’herbe n’est pas plus verte ailleurs. Chaque pays a des contraintes différentes. »

Limites devenues stigmates

« Je suis algérienne, j’ai grandi ici, j’ai fait mes études ici, je travaille ici, je n’ai jamais accepté de subir l’environnement, poursuit Hind Tartag. Même avec un diplôme algéro-algérien, quand on est bon, on est bon. Les pires limites sont celles que l’on se fixe soi-même. » Elles sont nombreuses, ces limites, devenues stigmates au fil des ans. Le traumatisme des années de sang, quand le pays était quotidiennement secoué par les attentats, est encore latent. « On a traversé beaucoup de choses, reconnaît-elle. On a survécu ! Maintenant, il va falloir montrer le chemin à notre jeunesse… et la rebooster ! »

Il y a toujours des choses à améliorer, mais ça va mieux. Il y a un vent d’enthousiasme

Son discours fait écho à celui de Hakim Soufi, chef d’entreprise : « Aujourd’hui, je pars de chez moi et y retourne en sécurité. Le commerce refonctionne. Les entreprises étrangères reviennent. Des entreprises locales se créent. Des Algériens qui avaient fui sont de retour. Il y a toujours des choses à améliorer, mais ça va mieux. Il y a un vent d’enthousiasme. »

Face aux discours fatalistes, des plaidoyers passionnés se font désormais entendre, résumés par la joute numérique l’an dernier entre deux mots-clés : #RaniZaafane (« je suis fâché ») contre #RaniFerhane (« je suis satisfait »). « Les deux sont légitimes et les deux expriment, différemment, un amour du pays », analyse Soufi. Nos témoins croient dur comme fer en l’Algérie.

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