Tunisie : remue-ménage dans l’hémicycle

La redistribution des cartes durant les vacances parlementaires a bouleversé les équilibres au sein de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP). Au point qu’on se demande s’il y a encore une majorité pour adopter les textes prioritaires.

Le Parlement tunisien, le 30 octobre 2017 © Hassene Dridi/AP/SIPA

Le Parlement tunisien, le 30 octobre 2017 © Hassene Dridi/AP/SIPA

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Publié le 7 octobre 2018 Lecture : 6 minutes.

Les députés tunisiens s’apprêtent à changer de place dans l’hémicycle après la création d’un nouveau groupe parlementaire : la Coalition nationale. Les 47 élus qui la composent sont des transfuges de Nidaa Tounes, Machrou Tounes, l’Union patriotique libre (UPL) et Afek Tounes. Un jeu de chaises musicales qui risque de paralyser la première puissance institutionnelle du pays, qui exerce le pouvoir législatif et un contrôle sur le gouvernement.

L’émergence de la Coalition n’est certes pas la seule responsable de ce grand remue-ménage. La fin de l’alliance entre Nidaa Tounes et Ennahdha, en raison de leur désaccord sur le maintien ou non de Youssef Chahed, a également pesé dans la balance. La naissance de la Coalition nationale, cimentée autour du chef du gouvernement, a, il est vrai, indéniablement participé à semer le trouble entre les deux alliés. Mais une ­question de fond demeure : un éventuel remplaçant de Chahed sera-t-il en mesure d’obtenir une majorité au Parlement ?

>>> À LIRE – Tunisie : la guerre froide entre Béji Caïd Essebsi et Youssef Chahed

Un vote à valeur de test

Aujourd’hui, Ennahdha dispose de 68 sièges, la Coalition nationale, de 47, et Nidaa, de 43. Chaque camp – ou bloc – a fait ses calculs avant l’ouverture des débats sur le projet de loi de finances (PLF) 2019 : 73 voix peuvent suffire à la faire adopter, dans la mesure où le quorum de 145 députés lors du vote est respecté. C’est la règle pour les lois simples. « La Coalition peut remplacer Nidaa Tounes, veut croire Oussama Sghaier, député Ennahdha. La majorité est pour le gouvernement. » D’autant qu’au sein même de Nidaa Tounes certains sont tentés de soutenir Chahed contre l’avis de leurs dirigeants.

Les blocs à l'ARP. © JA

Les blocs à l'ARP. © JA

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