[Édito] Parlons Brics
Les médias n’en ont pas parlé depuis plusieurs mois. Mais les Brics, conglomérat de cinq pays – Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud, un par continent, sauf l’Asie, qui en compte deux –, fonctionnent toujours. Et pèsent de plus en plus, même lorsqu’un de ses pays membres, le Brésil en l’occurrence, traverse une épreuve.
Je rappelle à celles et ceux d’entre vous qui ont pu l’oublier que personne n’a jamais pensé que ces cinq pays, qui n’ont rien en commun et sont à des stades d’évolution différents, pouvaient constituer un ensemble politico-économique. Jusqu’à ce qu’un économiste peu connu du grand public, Jim O’Neill, de la banque Goldman Sachs, qui, elle, est célèbre, en invente le nom et le concept. C’était en 2001, il y a donc dix-sept ans.
Leurs dirigeants se réunissent périodiquement, tentent de faire cause commune et d’exister en tant que groupement politico-économique d’envergure mondiale
Au début, l’Afrique du Sud ne faisait pas partie de cet ensemble que Jim O’Neill avait initialement baptisé Bric. Mais, pour couvrir la planète tout entière, les quatre pays désignés par O’ Neill se sont rapprochés, ont invité l’Afrique du Sud à les rejoindre et sont devenus les Brics. Leurs dirigeants se réunissent périodiquement, tentent de faire cause commune et d’exister en tant que groupement politico-économique d’envergure mondiale.
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Je vous en parle et vous en reparlerai parce que les Brics désormais existent, ont des organes communs qui comptent, dont The New Development Bank (NDB), créée à Shanghai il y a trois ans, où chacun des cinq pays a 20 % du capital sans droit de veto : elle prête aux cinq pays dans leur propre monnaie.
Formulée il y a près de deux décennies, l’élucubration d’un économiste peu connu du grand public est donc devenue une réalité internationale ! Lequel de ces cinq pays a le revenu par habitant le moins élevé ? Non, ce n’est pas l’Afrique du Sud, mais l’Inde.
Pourtant, ce pays de près de 1,5 milliard d’habitants affiche, depuis trois ans, une croissance économique annuelle supérieure à 7 %, contre moins de 1 % pour l’Afrique du Sud. Si cette dernière n’atteint pas une « croissance à l’asiatique », elle ne tardera pas à être la dernière de la classe…
Il est très peu probable qu’elle l’atteigne dans la décennie 2021-2030. La deuxième économie africaine sera donc, d’ici peu, en termes de revenu par habitant et de revenu, le plus petit des cinq pays des Brics.
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