L’Oréal – Balanda Atis : « Une nuance de couleur de peau naît chaque jour »

Balanda Atis, chef du Multicultural Beauty Lab chez L’Oréal, revient sur les difficultés pour les peaux foncées de trouver du maquillage adapté.

Le mannequin Naomi Campbell à la Fashion Week de Paris pour Louis Vuitton, le 18 janvier 2018 (Photo d’illustration). © Francois Mori/AP/SIPA

Le mannequin Naomi Campbell à la Fashion Week de Paris pour Louis Vuitton, le 18 janvier 2018 (Photo d’illustration). © Francois Mori/AP/SIPA

Publié le 18 octobre 2018 Lecture : 1 minute.

Jeune Afrique : Pendant de nombreuses années, très peu de marques ont vendu des maquillages adaptés aux couleurs de peau foncées en France. Quelle était la situation outre-Atlantique ?

Balanda Atis : Une partie de ma famille est française, donc je connais bien cette problématique ! Les difficultés étaient les mêmes : il était très compliqué de trouver du maquillage qui nous aille. Il n’y avait pas beaucoup de marques pour nous, et très peu de nuances.

Je me souviens avoir voulu arrêter de porter du fond de teint

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Les couleurs étaient trop rouges, trop noires ou donnaient un aspect grisâtre. J’ai grandi en entendant ma famille et mes amies se plaindre de ce manque de choix. Quand j’étais petite, j’essayais de mélanger deux ou trois nuances de fond différentes afin de faire en sorte que le résultat corresponde à ma couleur de peau. C’était un sacré défi !

Si bien qu’à un moment je me souviens avoir voulu arrêter de porter du fond de teint… Cette frustration fait partie des raisons qui m’ont poussée à devenir chimiste.

Comment avez-vous tenté de changer cette situation chez L’Oréal ?

Il y a une dizaine d’années, avec deux autres chimistes, j’ai traversé les États-Unis et l’Afrique afin de collecter des données sur les différentes carnations. En tout, nous avons réussi à obtenir 20 000 données relatives à des femmes originaires de 57 pays différents.

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Surprise : nous avons découvert que, plus la peau est sombre, plus elle prend des nuances violettes. Il a donc fallu changer la formulation de certains fonds de teint – en y ajoutant du pigment « ultramarine blue » – pour que nos produits soient mieux adaptés.

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Toutes les marques sortent des gammes avec 40 couleurs de fond de teint. Comment percevez-vous cette tendance ?

Je pense qu’une nuance de couleur de peau naît chaque jour. Notre population change, elle devient beaucoup plus métissée, donc il faut faire en sorte qu’il y ait une offre toujours plus riche.

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