Économie – Christophe Lecourtier : « Il faut convaincre les entreprises de passer à l’acte »
Christophe Lecourtier revient pour Jeune Afrique sur la stratégie de Business France, dont il est le directeur général et plaide en faveur d’une politique volontariste vis-à-vis de l’Afrique.
Afrique-France : un autre regard ?
L’arrivée d’Emmanuel Macron au pouvoir en France a-t-elle réellement été synonyme de nouvelles pratiques dans les relations entre la France et l’Afrique ? Un an après le discours du président français à Ouagadougou, Jeune Afrique fait le point.
Jeune Afrique : Quelle place occupe l’Afrique dans la stratégie de Business France?
Christophe Lecourtier : Les temps sont propices pour adopter une attitude volontariste vis-à-vis de l’Afrique et promouvoir un grand nombre de partenariats économiques et commerciaux entre entreprises africaines et françaises.
Ces dernières manifestent un intérêt de plus en plus prononcé pour le continent. Notre rôle est de favoriser leur passage à l’acte, entre cet intérêt de principe et la réalisation d’un projet. Nous le faisons en accompagnant les entreprises sur le terrain, afin qu’elles rencontrent les bons interlocuteurs et nouent des partenariats.
L’enjeu est de donner à un plus grand nombre d’entreprises de taille intermédiaire (ETI) et de PME, après une préparation adaptée, toutes les chances de réussir, pour faire de l’Afrique un marché croissant pour leurs exportations et leurs investissements.
La stratégie des équipes Business France-Chambre de commerce et d’industrie consiste à identifier les entreprises dont l’activité correspond à certains besoins en Afrique, à les convaincre de se lancer dans l’aventure, à les y préparer et à les accompagner.
Business France a considérablement renforcé son maillage du continent africain
Business France appuie aussi les initiatives de codéveloppement et de croissance partagée : Club Ville durable, à Abidjan, Security Day, à Dakar, avec les acteurs de l’écosystème africain du numérique, French Tech Hub, en Côte d’Ivoire et en Afrique du Sud.
L’Afrique représente 15 % de la programmation événementielle de notre agence, et 15 % des entreprises qui font appel à nous sont intéressées par l’Afrique.
Comment travaillez-vous?
Ces cinq dernières années, Business France a considérablement renforcé son maillage du continent africain. L’Agence n’avait que trois bureaux en 2012 (Johannesburg, Alger et Tunis), sept autres ont ouvert (Lagos, Nairobi, Luanda, Abidjan, Douala, Dakar et Addis-Abeba). Aujourd’hui, 75 collaborateurs présents sur dix sites couvrent 26 pays grâce à l’appui des ambassades et à celui d’un réseau de correspondants privés dont nous garantissons la qualité des prestations.
>>> À LIRE – DOSSIER : Quel avenir pour les entreprises françaisesen Afrique
Nos équipes en France et en Afrique décident chaque année, en concertation avec les partenaires institutionnels et les organisations professionnelles, d’un programme de rencontres.
En 2019, 90 événements sont d’ores et déjà prévus sur le continent dans des secteurs porteurs comme l’énergie, la ville durable, les transports urbains et ferroviaires, la santé, l’agriculture, l’e-paiement, l’e-commerce, l’e-éducation, la sécurité industrielle, le machinisme agricole, l’emballage alimentaire, les cosmétiques et le sport.
Combien d’entreprises se lancent effectivement dans l’aventure ?
En 2017, 41 % des entreprises accompagnées par Business France et interrogées par Ipsos-GFK ont conclu un contrat ou prévu d’en conclure un, et ce pourcentage est même passé à 47 % au premier semestre de 2018. C’est un excellent signe !
L'éco du jour.
Chaque jour, recevez par e-mail l'essentiel de l'actualité économique.
Consultez notre politique de gestion des données personnelles