Tunisie : dix choses à savoir sur le député Mustapha Ben Ahmed

Passé par la case prison sous Ben Ali, Mustapha Ben Ahmed, ancien syndicaliste a pris la tête, début septembre, du deuxième groupe parlementaire de l’Assemblée nationale tunisienne. Portrait en dix points.

Mustapha Ben Ahmed, lors d’une manifestation en 2014. © Capture d’écran Facebook / Mustapha Ben Ahmed

Mustapha Ben Ahmed, lors d’une manifestation en 2014. © Capture d’écran Facebook / Mustapha Ben Ahmed

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Publié le 16 octobre 2018 Lecture : 2 minutes.

Conflits avec les professeurs, indiscipline… Issu d’un milieu modeste et originaire d’un village de la région de Sousse, il n’aime pas l’école. Exclu du collège, qu’il compare à une « caserne », il arrête sa scolarité à 15 ans.

  • Ouvrier

Enchaînant les petits boulots, il travaille dans des garages, façonne des pièces de machines agricoles. De 18 à 60 ans, il sera employé à la Régie nationale des tabacs et des allumettes, une institution en Tunisie.

  • Autodidacte

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Certains lui reprochent son absence de diplômes. Lui s’estime chanceux : « La vie m’a appris que l’école n’est pas le seul chemin du savoir. » Durant sa jeunesse, il lisait un livre par jour.

  • Centriste

Il fréquente la gauche tunisienne et se retrouve « coincé dans ses interminables conflits idéologiques ». Il s’émancipe alors du communisme et dit défendre des valeurs centristes contre « l’ultralibéralisme sauvage ».

>>> À LIRE –Dossier : Tunisie : la gauche a-t-elle un avenir ?

  • Cinéphile 

De la fin des années 1970 au milieu des années 1980, il fréquente assidûment les ciné-clubs : à l’en croire, l’une des expériences les plus intéressantes de sa vie. Lieux de débats entre intellectuels, ces sas de décompression étaient tolérés sous Bourguiba.

  • Sanction

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En 1978, il intègre l’Union générale tunisienne du travail (UGTT) et y crée une section pour « répandre les idées ouvrières ». Il est temporairement suspendu en 1984 pour avoir contesté la légitimité de la direction centrale, qu’il accuse d’être noyautée par le pouvoir. Quelques années plus tard, il accédera au bureau exécutif et à des postes de direction.

  • Brutalisé

En 1987, quand Ben Ali s’empare du pouvoir, ses activités syndicales lui valent d’être arrêté pour appartenance à une organisation illégale et pour trouble à l’ordre public. Il est détenu dans les caves tristement célèbres du ministère de l’Intérieur. S’il a été brutalisé, il précise qu’il n’a pas subi de tortures comparables à celles qui étaient infligées aux islamistes.

  • Député

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Dès 2012, il soutient Nidaa Tounes et devient membre de son bureau exécutif. Il claque la porte quatre ans plus tard pour protester contre la mainmise de Hafedh Caïd Essebsi, le fils du chef de l’État, sur l’appareil du parti.

Passé par Machrou Tounes, qu’ont créé des transfuges de Nidaa, il fait partie des premiers fondateurs de la Coalition nationale.

>>> À LIRE – Tunisie : comment Ennahdha avance ses pions pour devancer Nidaa Tounes

  • Franc-parler

Depuis ce 7 septembre, il dirige cette Coalition, deuxième groupe parlementaire à l’Assemblée, derrière les islamistes d’Ennahdha et devant Nidaa Tounes. Ses proches louent son expérience, sa détermination et son franc-parler.

  • Écrivain

Il y a un an, il a terminé un roman commencé dans les années 1990. Allégorie des désillusions d’un jeune gauchiste après la chute du mur de Berlin, Les derniers rêveurs dans une ville qui se meurt a été publié en arabe. Aujourd’hui âgé de 64 ans, il dit rédiger chaque nuit des poèmes, qu’il partage sur sa page Facebook.

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