Burkina Faso : Caisses populaires accélère son virage digital
Aux commandes depuis 2002, le banquier accélère le virage digital du leader burkinabè du microcrédit pour partir à la conquête de l’Afrique de l’Ouest.
Pur produit du Réseau des caisses populaires du Burkina (RCPB) qu’il intègre au début des années 1990, Daouda Sawadogo, le directeur général de la Faîtière des caisses populaires du Burkina (FCPB), n’a aujourd’hui qu’une obsession : la digitalisation des opérations.
Pour matérialiser ce chantier, le leader burkinabè de la microfinance (70 % de part de marché) a lancé en avril 2018 l’application Danaya Cash.
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Cette plateforme lui permet d’atteindre désormais les clients des coopératives d’épargne et de crédit membres, comme lui, de la Confédération des institutions financières d’Afrique de l’Ouest (CIF), à savoir Fececam au Bénin, Kafo Jiginew et Nyèsigiso au Mali, UM-Pamecas au Sénégal et Fucec au Togo.
Porte-monnaie électronique
Avec 4 millions de clients dans l’espace Uemoa pour 800 points de vente, les membres de la CIF totalisent plus de 400 milliards de F CFA d’épargne collectée (610 millions d’euros).
Le potentiel de Danaya Cash devrait permettre à la FCPB de nouer des partenariats avec des opérateurs de mobile banking, tels Orange Money, Tigo Cash ou encore MTN Mobile Money, pour offrir un porte-monnaie électronique au 1,2 million de membres de son réseau.
Une stratégie qui s’annonce fructueuse, selon le dirigeant
À partir de leur compte en ligne, les clients pourront effectuer grâce à leur téléphone mobile diverses transactions financières comme le paiement de factures (eau, électricité, etc.), le versement de salaires ou le transfert d’argent.
Une stratégie qui s’annonce fructueuse, selon le dirigeant : « Nous avons une croissance de nos membres d’environ 10 % par an. Avec la digitalisation, nous espérons tripler cette croissance autour de 30 %. »
Le défi des fonds propres
Artisan de la reconfiguration de la Fédération des caisses populaires du Burkina en une Faîtière en 2013, Daouda Sawadogo entend s’attaquer à un autre projet d’envergure : le renforcement des fonds propres, qui s’élèvent à 57 milliards de F CFA.
Pour cela, les frais d’adhésion ont été relevés à 2 000 F CFA. Dans le même temps, il souhaite développer les souscriptions à la part sociale d’investissement, un produit d’épargne qui a permis de mobiliser jusqu’ici 1 milliard de F CFA sur un objectif initial de 8 milliards.
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L’aboutissement de ces chantiers ne pourra que conforter la place de leader des Caisses populaires dans le paysage burkinabè de la microfinance. Au 31 décembre 2017, le résultat net de la FCPB s’établissait à 5,1 milliards de F CFA, contre 3 milliards un an plus tôt. « Outre le renforcement de nos fonds propres, la croissance de l’activité s’explique par la forte demande en crédit », souligne Daouda Sawadogo.
Avec 201 milliards de F CFA d’actifs (en hausse de 13 % sur un an), le réseau a collecté 138 milliards de F CFA d’épargne, contre 96 milliards de crédits octroyés.
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