Course à la recapitalisation en Afrique de l’Ouest
Alors que la reprise se profile, les banques ouest-africaines doivent encore renforcer leur solidité financière.
Banques africaines : sortie de crise en ordre dispersé
Les 200 premières banques africaines ont renoué avec la croissance en 2017. Malgré le rebond des économies phares du continent, la contraction de l’offre de crédit et l’obligation de renforcer les fonds propres tempèrent l’optimisme du secteur.
Avec des actifs de 20 milliards de dollars (17 milliards d’euros), les huit banques ivoiriennes comptent pour près de 10 % des 213 milliards d’actifs des 50 plus grandes banques d’Afrique de l’Ouest.
Mais leur tendance à préférer le marché des grandes entreprises à celui des PME et des particuliers a poussé à des niveaux limites l’exposition et la concentration des crédits sur une poignée de clients.
Selon les données du FMI, les crédits accordés aux cinq plus grands comptes représentent l’équivalent de 98 % du capital de toutes les banques en Côte d’Ivoire, où seulement 15 % de la population est bancarisée.
En juillet, la faillite du groupe SAF-Cacao, qui a contracté une dette de plus de 250 millions de dollars chez les quatre plus grandes banques locales, a soulevé des craintes de voir le risque systémique se matérialiser.
Hausse du pétrole, carburant des banques
Dans ses huit pays membres, la BCEAO a relevé à 11,5 % les exigences du ratio des capitaux propres à l’horizon 2022. Au Ghana, la Banque centrale a plus que triplé, en septembre 2017, le capital minimum requis pour les banques, le hissant de 120 millions de cédis (21,5 millions d’euros) à 400 millions d’ici à la fin de l’année.
Au Nigeria, les autorités ont annoncé, le 21 septembre 2018, la nationalisation temporaire de Skye Bank, en proie à des difficultés financières depuis 2014. La chute des prix du pétrole, principale ressource du pays, a poussé Diamond Bank (14e du classement) à se recentrer sur son marché local en cédant en novembre 2017 à Manzi Finances, principal actionnaire du groupe NSIA, ses activités au Bénin, en Côte d’Ivoire, au Sénégal et au Togo pour 61 millions d’euros.
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Cependant, la reprise semble se profiler dans le secteur à la suite de la récente remontée des prix du pétrole sur les marchés internationaux.
Absa, l’ancienne filiale africaine de Barclays Bank, a annoncé au début de mars son ambition de doubler sa part de marché en Afrique, de 6 % à 12 %, en ciblant notamment une présence au Nigeria.
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