Madagascar : trois îles, une ingérence ?

Comme à chaque période préélectorale, la question de la restitution des îles Éparses ­­– Europa, Bassas da India et Juan de Nova, dans le canal du Mozambique –, conservées par la France après l’indépendance de Madagascar, s’invite dans la campagne.

L’île d’Europa, l’une des îles Éparses au large de Madagascar. © Creative Commons / Wikimedia / Lionel Rich

L’île d’Europa, l’une des îles Éparses au large de Madagascar. © Creative Commons / Wikimedia / Lionel Rich

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Publié le 25 octobre 2018 Lecture : 1 minute.

Vue du lac Anosy, à Tananarive, capitale de Madagascar. © Sascha Grabow/Wikimedia Commons
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Madagascar : la possibilité d’une (grande) île

Le 7 novembre, les électeurs se rendront aux urnes pour élire leur nouveau président. Avec l’espoir de mettre un terme à la crise politique qui mine le pays depuis 2009 et de consolider la reprise économique.

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Le candidat le plus populiste et nationaliste des 36, André Christian Dieudonné Mailhol, appelé Pasteur par le million d’adeptes de sa secte, a déposé le 10 juillet une requête officielle pour la restitution des îles auprès de la Haute Cour constitutionnelle. Il aurait aussi envoyé une lettre à Emmanuel Macron.

Plus surprenant, il affirme être soutenu dans sa démarche par… les Russes, qui financeraient sa campagne. En jeu, les réserves de pétrole et de gaz identifiées dans l’offshore très profond, autour de Juan de Nova. « Un puits de richesse sans fond », selon Mailhol, qui ferait saliver les majors russes comme Loukos – dont des représentants ont été aperçus à Antananarivo en septembre – et Gazprom – qui a rencontré de nombreux candidats à la présidentielle malgache à Paris ces dernières semaines.

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Hery Rajaonarimampianina, favori des russes

 © DOM

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Les Russes, sans que l’on sache très bien s’il s’agit du Kremlin ou d’acteurs privés, auraient aussi jeté leur dévolu sur une dizaine d’autres petits candidats, le plus souvent « côtiers », avec l’objectif de disperser les voix lors du premier tour pour donner plus de chances à leur réel favori, Hery Rajaonarimampianina.

C’est d’ailleurs lui qui a remis le sujet des îles sur la table, à Paris, en 2016, avec François Hollande. Une réunion bilatérale a eu lieu entre administrations françaises et malgaches sans avancée notoire, les premières parlant protection de l’environnement, les secondes leur répondant développement économique. Un sens des priorités qui semble parfaitement convenir aux amis russes de Madagascar.

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