Maghreb : heureux comme un député marocain…
Si, dans le royaume chérifien, les élus du peuple sont plutôt bien lotis, il n’en va pas de même en Tunisie et en Algérie, où les parlementaires se plaignent de conditions de travail qui ne leur permettraient pas d’exercer leur fonction de manière optimale. Enquête.
La scène se répète chaque année, en octobre, aux abords des Parlements maghrébins : des cafés pris d’assaut par les députés, à Rabat, Alger et Tunis. « Quand arrive le projet de loi de finances, on appelle nos amis profs à la fac, ou certains de nos militants au fait des questions fiscales ou douanières », explique Atmane Mazouz, président du groupe parlementaire du RCD en Algérie. Le marocain Mustapha Ibrahimi abonde : « Nous avons du mal à tenir certains débats qui ont une dimension technique. »
Lui siège à la Chambre des représentants marocaine sous l’étiquette du Parti de la justice et du développement (PJD). Dans l’enceinte de l’Assemblée, il n’est pas rare d’entendre un ministre pointer la méconnaissance d’un sujet par les députés. « Ils oublient qu’ils sont entourés de leur cabinet, ultra-renseignés, et soutenus parfois par des aides extérieures », se défend Ibrahimi. « Nous n’avons pas de bureaux individuels pour recevoir, rebondit le Tunisien Naoufel Jammali, député d’Ennahdha. Mes rendez-vous, je les donne au café. »
Même constat dans les trois pays : sur des questions majeures, économiques ou sécuritaires, les élus sont « largués »
Dans les trois pays, même constat : sur des questions majeures, économiques ou sécuritaires, les élus sont « largués », selon le mot de l’un d’eux. « Nous sommes démunis face à l’exécutif », insiste Mazouz. Comment, dans ces conditions, assumer les missions dévolues au pouvoir législatif, à savoir élaborer et voter la loi d’un côté, contrôler l’action du gouvernement de l’autre ? Question salaire, tous les élus ne sont pas logés à la même enseigne.
Bien s’informer, mieux décider
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